Plus personne n'est laissé à l'écart de la vaste purge que mène Ahmed Gaïd Salah. Ceux qui ne sont pas poursuivis, sont désormais appelés à témoigner contre les oligarques, les ex-responsables des services secrets, le clan Bouteflika et les anciens ministres.
Ainsi, Louisa Hanoune, porte-parole du Parti des travailleurs, a été convoquée devant le tribunal militaire de Blida, selon la chaîne de télévision El-Bilad TV. Dans les images diffusées par la chaîne, on la voit arriver devant cette institution pour répondre à la convocation.
Selon cette même source, elle devait être entendue dans l’affaire des «réunions secrètes» tenues «dans l’ombre pour conspirer autour des revendications du peuple», pour reprendre les termes de Ahmed Gaïd Salah.
En d'autres termes, elle pourrait être amenée à témoigner contre Saïd Bouteflika, le frère du président démissionnaire, mais également contre les généraux Athmane Tartag dit "Bachir" et Mohamed Mediène dit "Toufik".
Lire aussi : Algérie: Louisa Hanoune tire sur un système politique «escobarisé»
En effet, c'est cette affaire de réunion secrète qui a mené vers l'arrestation de ces deux ex-hommes clés de l'appareil sécuritaire algérien, il y a un peu moins d'une semaine.
De plus, Ahmed Gaïd Salah n'y est pas allé de main morte dans les accusations portées contre eux. Ces personnages placés sous mandat de dépôt auraient voulu «entraver les solutions de l’Armée nationale populaire et les propositions de sortie de crise», «induit en erreur l’opinion publique» et «œuvré à attiser la situation en approchant des parties suspectes».
Pour sa part, le tribunal de Blida les accuse d'avoir porté «atteinte à l’autorité de l’Armée» et de «complot contre l’autorité de l’Etat».
Il convient de rappeler que, récemmment, Louisa Hanoune s’en est pris frontalement au chef d'état-major de l’armée, Ahmed Gaid Salah, qu’elle accuse de s’ingérer de manière «manifeste» dans les affaires politiques alors qu’il «prétend respecter la Constitution».
Elle fait également partie de ceux qui ont rejeté l'offre de dialogue de Gaïd Salah et contre lesquels le général de corps d'armée, vice-ministre de la Défense et chef d'état-major général des armées a proféré des menaces claires.