Algérie. la mise en garde de l'ex-PM, Ahmed Benbitour

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Le 13/05/2019 à 09h24, mis à jour le 13/05/2019 à 09h31

L’ex-Premier ministre Ahmed Benbitour a déclaré, samedi 11 mai, que le maintien de l'élection présidentielle, prévue pour le 4 juillet, conduirait l’Algérie vers «la catastrophe». Il a appelé de ce fait à la mise en place d’une «période de transition». Les détails.

L’ex-Premier ministre algérien (du 23 décembre 1999 au 26 août 2000), a appelé ce samedi 11 mai à la mise en place d‘une «période de transition», estimant que le maintien de l'élection présidentielle, programmée le 4 juillet prochain, mènerait l’Algérie vers «la catastrophe».

Lors d’un entretien accordé à la Radio nationale francophone Chaîne III, Ahmed Benbitour a rappelé que «la nécessité de changement du système de gouvernance est absolument indispensable. Si on reste dans l’élection présidentielle du 4 juillet, on va aller vers la catastrophe».

Il a estimé dans ce même sillage que «si on ne passe pas par une période de transition, on n’arrivera pas à une solution».

Et d'ajouter: «Nous sommes aujourd’hui toujours dans un cinquième mandat sans le candidat habituel, alors que la première réclamation de la population quand elle est sortie dans la rue était "non à un cinquième mandat"».

«C’est vrai que ce n’est plus le même candidat, mais si on continue dans ce processus des élections jusqu’au 4 juillet, on sera toujours dans un cinquième mandat sans le candidat habituel», a-t-il nuancé.

Précisant davantage son raisonnement, il estime que «de l’indépendance à aujourd’hui, tous les chefs de l’Etat ont été désignés par l’armée et non pas élus par le peuple. Nous espérons que cette fois-ci ce ne sera pas l’armée qui va désigner celui qui va être le candidat à la présidence de la République, qu’on aurait vraiment des élections et non des désignations. Si on reste dans la perspective du 4 juillet, c’est fatalement une désignation et non pas des élections», a martelé Ahmed Benbitour.

Il a ainsi rappelé que «la mission de l’armée et son devoir est de remettre ce pouvoir au peuple».

«Nous sommes dans un nouveau rapport de force depuis le 22 février, et ce serait grave et dangereux qu’on attende que le rapport de force en termes de pouvoir devienne un rapport de force en termes de violence. Il faudrait que les tenants du pouvoir comprennent que c’est dans leur intérêt, mais surtout dans l’intérêt du pays, qu’on n'en arrive pas sur la violence», a mis en garde Ahmed Benbitour.

«Si ça continue comme ça, fatalement on va tomber dans la violence» a-t-il assuré.

Benbitour a néanmoins refusé de commenter la mise en détention préventive de la secrétaire générale du Parti des Travailleurs, Louisa Hanoune.

Par Karim Ben Amar
Le 13/05/2019 à 09h24, mis à jour le 13/05/2019 à 09h31