Algérie: les raisons de la visite du Premier ministre nigérien à Alger, en pleine crise

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Le 20/05/2019 à 13h13, mis à jour le 20/05/2019 à 13h17

Le Premier ministre du Niger, Brigi Rafini, est l'invité de son homologue algérien pour une visite de deux jours, l'occasion de parler des questions qui fâchent.

Pourtant contestés par les Algériens, depuis leur nomination en février dernier, le président algérien démissionnaire Andelkader Bensalah, et le Premier ministre Noureddine Bedoui, se cherchent une légitimité internationale avec cette invitation faite au chef du gouvernement du Niger. 

Brigui Rafini est arrivé ce lundi à Alger pour une visite de deux jours. Il a été accueilli à son arrivée à l'aéroport Houari-boumédiene par son homologue algérien Noureddine Bedoui, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, et le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'aménagement du territoire, Salah Eddine Dahmoune.

Contrairement à l'ex-vice Premier ministre et ministre des Affaires étrangères algéren, Ramtane Lamamra, qui avait pris son bâton de pélerin pour aller de Berlin à Moscou en passant par Rome et Tunis, Noureddine Bedoui, quant à lui, préfère rester en Algérie en cette période trouble et faire venir ses hôtes dans le pays. 

Ainsi, sur invitation d'Alger, Brigui Rafini, premier ministre du Niger, est en visite chez son voisin du nord, avec lequel les relations ne sont pas au beau fixe à cause de la question des migrants régulièrement jetés dans le désert à la frontière.

Le Niger n'est pas en mesure de gérer la cerise humanitaire que pose cette pratique algérienne qui dure depuis près de cinq ans. Il y a quelques mois, Alger avait reconnu avoir expulsé vers le Niger quelques 14.000 Subsahariens. 

Autre point important à évoquer: la question du terrorisme dans le Sahel. L'Algérie est le pays de repli de l'ensemble des terroristes qui déstabilisent le Sahel du Mali au Niger en passant par le Burkina Faso.

Certains soupçonnent l'existence d'un pacte entre Alger et les terroristes pour que ces derniers ne commettent pus d'actes terroristes orientés contre les intérêts algériens.

Alger s'évite ainsi des actes semblables à la prise d'otage d'In Amenas, du 16 au 19 janvier 2016, qui avait fait 32 morts, au détriment de ses voisins qui parviennent difficilement à lutter contre les djihadistes. 

Côté algérien, les récentes découvertes pétrolières au Niger réalisées par la Sonatrach ou encore la question Libyenne, dont les deux pays se partagent la frontière, sont autant de sujets à aborder. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 20/05/2019 à 13h13, mis à jour le 20/05/2019 à 13h17