Finalement, le panel mis en place par le régime algérien pour mener un "dialogue national inclusif" a survécu au doute de ses membres.
Cependant, la cohésion affichée au départ par son comité, par ailleurs très restreint, car composé de six membres seulement, s'est fortement érodée.
Hier, jeudi 1er août, après plusieurs heures de réunion, ceux qui sont restés de ses membres initiaux ont décidé de poursuivre ce défi.
Evidemment, la sérénité affichée au lendemain de leur nomination par Abdelkader Bensalah, président par intérim, laissé désormais place à un grand doute.
D'après le site d'information Tout sur l'Algérie, le panel, composé de six membres au départ, a dû refuser la démission de son président Karim Younes pour continuer à exister. Cependant, le départ de Azzeddine Benaissa n'a pas pu être évité.
Au final, seuls trois membres de cette instance chargée de mener le dialogue sont encore réellement convaincus de leur mission, car si le président du panel, Karim Younès, figure encore parmi eux, son intension initiale de démissionner montre à quel point la cohésion de ce groupe, sur lequel repose l'avenir d'un "dialogue national" voulu par le régime pour l'Algérie, est fragile.
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Beaucoup des membres de cette commission pensaient avoir toute la latitude de mener à bien leur mission, notamment en posant comme préalable cette conition: que les détenus d'opinion soient d'abord libérés. Malheureusement, ils se sont rendus compte, mardi 30 juillet dernier, après le discours du général Ahmed Gaïd Salah, que le régime n'était prêt à ne faire aucune concession.
C'est d'ailleurs principalement ce qui explique la démission de Smaïl Lalmas, éminent économiste, une défection intervenue le jour même du fameux discours, au ton particulièrement martial, tenu par le chef d'état-major de l'armée algérienne, Ahmed Gaïd Salah.
Smaïl Lalmas avait clairement donné les raisons pour lesquelles il a décidé de jeter l'éponge: "en l'absence d'une réponse positive aux demandes populaires concernant les mesures d'apaisement pour réussir le dialogue, et compte tenu des pressions auxquelles je fais face depuis l’installation de la commission, j'ai décidé de me retirer et de démissionner immédiatement, dès cet instant", a-t-il écrit sur sa page Facebook.
Quant à Azzeddine Benaïssa, il a regretté "la forte pression" à laquelle les membres du panel sont soumis, alors même qu'ils doivent mener ce travail en vue d'un futur "dialogue national".
Après cette période de turbulences, cette commission sur laquelle repose, peut-être, l'avenir politique de tout un pays a-t-elle encore réellement un avenir?
Les quatre membres qui restent ne se sont toutefois pas avoués vaincus.
Ils ont d'ores et déjà entrepris de nouer des contacts avec plusieurs autres personnalités, qui seront consultées à partir de ce vendredi, jour crucial de manifestations dans une Algérie bouillonnante et contestataire depuis à présent près de cinq mois.