Algérie: Saïd Bouteflika écope de 15 ans de prison

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Le 25/09/2019 à 07h36, mis à jour le 25/09/2019 à 07h50

Moins de 48 heures après l'ouverture de son procès avec ses trois co-accusés, Saïd Bouteflika, frère du président déchu Abdelaziz Bouteflika, jugé pour "atteinte à l'autorité de l'armée" et "complot contre l'autorité de l'Etat", a été condamné par un tribunal militaire algérien à 15 ans de prison.

On disait tantôt que le procès dit des quatre allait être expéditif et c'est effectivement le cas. Les peines de prison tombent, lourdes. Said Bouteflika a été condamné ce mercredi 25 septembre, moins de 48h après l'ouverture du procès lundi, à une peine de 15 ans de prison. 

Le général "Toufik" et son successeur à la tête du renseignement Athmane Tartag, ainsi que la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT, trotskistes) Louisa Hanoune, jugés dans la même affaire devant le tribunal militaire de Blida, au sud d'Alger, ont écopé de la même peine, selon APS.

Le Tribunal a également condamné à 20 ans de prison l'ancien ministre de la Défense et ex-chef d'état-major de l'armée Khaled Nezzar, son fils Lotfi, ainsi que Farid Benhamdine, gérant de la Société algérienne de pharmacie, tous les trois jugés par contumace dans la même affaire.

Le parquet de Blida a requis mardi 20 ans de prison pour Said Bouteflika, qui s'était imposé comme l'homme fort du régime et pour les autres prévenus jugés dans ce procès, ouvert lundi loin des caméras. Seuls les avocats et les familles des accusés ont le droit d'assister aux audiences.

Ce procès emblématique a lieu après une vague d'arrestations massives dans l'entourage d'Abdelaziz Bouteflika, contraint à la démission début avril après des mois d'un mouvement de contestation inédit.

Des enquêtes judiciaires avaient ensuite été ouvertes sur des faits présumés de corruption visant d'ex-hauts responsables politiques et des hommes d'affaires, accusés d'avoir profité de leurs liens privilégiés avec le régime de M. Bouteflika.

Le frère du président déchu et les deux ex-patrons du renseignement ont été incarcérés le 5 mai. Louisa Hanoune, cheffe du PT (trotskiste), a été placée en détention provisoire quatre jours plus tard. La défense avait admis que Mme Hanoune avait participé à une réunion avec Saïd Bouteflika et le général "Toufik" le 27 mars, au lendemain d'une déclaration du chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah, demandant publiquement le départ d'Abdelaziz Bouteflika.

Quelques jours plus tard, le général Gaïd Salah avait accusé, sans les nommer, Saïd Bouteflika et les généraux Mediene et Tartag de comploter contre l'armée.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 25/09/2019 à 07h36, mis à jour le 25/09/2019 à 07h50