On pourrait l’appeler le procès de l’échec de la tentative de mise en place d’une industrie automobile. En effet, la plupart des accusés devaient faire de l’Algérie un pays producteur de véhicules automobiles comme l’est actuellement son voisin marocain.
Malheureusement, de grands patrons ont bénéficié de subventions, d’exonérations fiscales et douanières de toutes sortes et se sont enrichis pour au final produire des voitures sans aucune valeur ajoutée locale et revenant beaucoup plus chères. Leur procès est du pain béni pour le vice-ministre algérien de la Défense, car c’est l’occasion de dire, avant l’échéance électorale du 12 décembre courant, que ceux qui ont pillé le pays passent devant la justice. Aucun doute, d’ailleurs qu’ils seront condamnés dans les plus brefs délais.
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Sont donc sur la sellette ce lundi 2 décembre, "deux ex-Premiers ministres, trois anciens ministres, un ex-wali, quatre hommes d’affaires comptant parmi les plus fortunés du pays, en plus de nombreux cadres de l’administration centrale et locale", énumère d'emblée le site d'information "Tout sur l'Algérie" (TSA). Ce qui est, sans doute, le plus grand procès des "purges" menées par Ahmed Gaïd Salah.
Alors que Abdelmadjid Tebboune bat campagne pour la présidentielle devant se tenir le 12 décembre prochain, son prédécesseur et son successeur à la primature algérienne croupissent en prison.
Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia vont répondre aux questions des juges et du procureur, sur des faits qui leur sont reprochés alors qu'ils étaient en fonction. C'est également le cas d'anciens ministres des Transports, Abdelghani Zaâlane, de l'Industrie, Youssef Yousfi, Mahdjoub Beddha et bien sûr Abdesalam Bouchouareb, actuellement en fuite à l'étranger.
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Parmi les chefs d'accusation figure l'"abus de fonction délibéré à l’effet d’octroi d’indus avantages à autrui en violation des dispositions légales et réglementaires", la "passation de contrats en violation des dispositions réglementaires en vue d’accorder d’indus privilèges à autrui" ou encore la "dilapidation de deniers publics".
Côté hommes d'affaires, il y a surtout l'ancien patron des patrons, Ali Haddad, qui fut très proche de Saïd Bouteflika. Avec lui, à la barre, il y aura Hassan Larbaoui, patron de KIA Algérie, Ahmed Mazouz, président du Groupe Mazouz, dans le montage de véhicules de marque chinoise et Mohamed Bairi, président d'Iveco Algérie.
Même s'il ne figure pas sur la liste, il y a également Mourad Eulmi, très puissant patron algérien, présenté comme la deuxième fortune du pays. Il avait mis en place l'usine de montage des voitures de marque Volskwagen. Eulmi a également été arrêté en juin dernier, après une courte cavale.
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Quoi qu'il en soit, il pourrait s'agir d'un procès éclair comme celui qui a vu condamner Saïd Bouteflika, l'ex-tout puissant frère du président Abdelaziz Bouteflika, les deux ex-patrons des services de renseignement algériens, à savoir les généraux Othmane, dit Bachir Tartag et Mohamed Médiène, dit Toufiq, ou encore le général Khaled Nezzar. Leur procès n'avait duré que deux jours, avec à la clé de lourdes peines allant jusqu’à 15 ans de prison.
Par ce procès, le régime algérien veut laisser croire qu'il s'est attaqué réellement au problème de la corruption et de la gabegie qui a ruiné le pays tout au long du régne Abdelaziz Bouteflika.
Le pouvoir algérien promet d'ores et déjà un grand déballage comme l'a laissé entendre l'actuel ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati. "Vous serez étonnés", a-t-il dit récemment. De toute manière, ceux qui voudront sauver leur peau pourraient être tentés de dire ce que veut entendre l’actuel homme fort du pays, Ahmed Gaïd Salah.