Le cortège a parcouru les principales artères du centre-ville pour rejoindre la Grande poste, bâtiment emblématique du coeur d'Alger et lieu de ralliement traditionnel du mouvement ("Hirak") populaire de contestation du régime qui agite l'Algérie depuis le 22 février.
"Pas de vote avec les bandes mafieuses", ont scandé les étudiants, rejoints par de nombreux citoyens. Après avoir obtenu en avril la démission d'Abdelaziz Bouteflika, président depuis 20 ans, le "Hirak" réclame des institutions de transition pour réformer le régime et refuse que l'actuel pouvoir organise un scrutin pour élire un successeur à Bouteflika, estimant qu'il veut ainsi se régénérer.
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Au milieu d'un fort déploiement policier, ils ont également réclamé "Un Etat civil et pas militaire", message au haut commandement de l'armée, pilier du régime incarné par le général Ahmed Gaïd Salah, qui assume ouvertement la réalité du pouvoir depuis le départ de M. Bouteflika.
"Bye, bye Gaïd Salah, cette année, il n'y aura pas de vote", ont-ils crié à l'adresse du chef d'état-major de l'armée.
De nombreux manifestants brandissaient des cartons rouges sur lesquels on pouvait lire en arabe "non au vote". La foule a également dit "Bravo" et "merci" aux Algériens de l'étranger, qui ont massivement boudé le scrutin présidentiel, ouvert depuis samedi dans les représentations consulaires algériennes.
Les bureaux de vote à l'étranger restent quasi-vides et les rares votants essuient les insultes et quolibets d'opposants au scrutin, rassemblés devant plusieurs d'entre eux en France et dans d'autres pays du monde.
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Les dirigeants actuels, issus de l'appareil mis en place par M. Bouteflika "ont réussi à imposer le vote mais nous n'allons pas baisser les bras", a expliqué à l'AFP Amar Boudjemaï, étudiant en électronique à Alger.
Pour Djazia, étudiante en biologie dans la même université, "cette ultime marche avant l'élection de jeudi est un message pour dire que nous n'allons pas reconnaître le futur président".
La veille, des étudiants et des lycéens avaient été dispersés par la police dans le centre d'Alger, après avoir tenté de protester contre une marche de partisans de la présidentielle, rassemblés à proximité et scandant leur soutien à l'institution militaire.