Le représentant de Reporters sans frontières, le journaliste Khalid Drareni, a été arrêté et interrogé pendant de longues heures ce jeudi 9 janvier par la police algérienne, selon l'intéressé qui a informé ses soutiens et nombreux followers sur les réseaux sociaux. Il précise aussi s'être rendu dans les locaux de la police de son "plein gré".
"Ce jeudi 9 janvier 2020 à 15h22, deux officiers se sont présentés chez moi à la rue Didouche Mourad et m’ont emmené (de mon plein gré) à un lieu situé à Hydra, j’y suis resté jusqu’à 23h00", explique-t-il.
Il signale néanmoins qu'on lui a clairement signifié qu'il s'agissait de leur part d'un "dernier avertissement".
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"Tout ce que je peux dire c’est qu’on m’a dit que c’était le «dernier avertissement» et on m’a demandé de ne plus faire de «tweets subversifs» et de ne plus «induire en erreur l’opinion publique» sous peine de poursuites judiciaires", poursuit-il dans sa publication sur Facebook.
"J’ai signé à la fin un procès verbal qui a sanctionné cet interrogatoire en apposant une empreinte de mon index gauche (c’est toujours mieux que l’empreinte bleue)", ajoute Drareni, avant de conclure que "la seule véritable violence que j’ai subie est qu’on remette en cause mon patriotisme, alors que nous étions à une centaine de mètres de la rue Mohamed Drareni (mon oncle paternel)", conclut-il.
Le "Collectif des journalistes algériens unis", dont Khalid Drareni est le porte-parole, n'a pas tardé à réagir par le biais d'un communiqué condamnant la démarché policière considérée comme un acharnement contre la presse.
Le Collectif exprime son «entière solidarité» à Khaled Drareni, tout en dénonçant «fermement le harcèlement et la répression dont sont victimes les journalistes qui refusent de se plier à la ligne éditoriale imposée par le pouvoir».