Algérie. Affaire «El Bouchi»: le fils de Tebboune innocenté, Kamel Chikhi prend 8 ans ferme

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Le 27/02/2020 à 12h16, mis à jour le 28/02/2020 à 11h08

Le fils de Abdelmadjid Tebboune a été acquitté hier, tard dans la nuit, dans l’affaire dite «El Bouchi», de malversations dans l'immobilier. Le procureur de la République avait requis 2 ans de prison à son encontre. Le principal inculpé, Kamel Chikhi, a quant à lui écopé de 8 ans ferme.

Arrêté dans l'affaire dite d'"El Bouchi", des malversations immobilières commises sous le régime de Abdelaziz Bouteflika, Khaled Tebbboune, le fils du président Abdelmadjid Tebboune, a été acquitté hier soir, mercredi 26 février, par le tribunal de Sidi M’hamed d’Alger. 

Le fils du président algérien était poursuivi pour plusieurs chefs d’inculpation: "corruption", "trafic d’influence", "abus de fonction" et "perception de cadeaux indus".

Khaled Tebboune avait été arrêté en juin 2018 dans le cadre de cette affaire, lors du dernier mandat de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika.

Quant au principal accusé, Kamel Chikhi, dit «El Bouchi», importateur de produits carnés et magnat de l’immobilier, il a été condamné à 8 ans de prison ferme, dans cette affaire de trafic d’influence dans l’immobilier. Il doit aussi verser 10 millions de dinars au Trésor public algérien.

Lors de son procès, Khaled Tebboune a pu bénéficier du témoignage du principal accusé de ce procès, Kamel Chikhi, qui l’a blanchi de toute complicité dans cette affaire, en annonçant à la barre qu’il n’avait jamais intercédé en sa faveur dans le cadre de ses activités immbilières.

Malgré ce témoignage favorable au fils du président, le procureur de la République avait tout de même requis 2 ans de prison ferme, et une amende de 200.000 dinars contre Khaled Tebboune.

Il faut dire que les preuves existent, attestant de certaines relations entre les deux hommes. Lors de la procédure d'instruction de ce procès, des vidéos de surveillance ont été visionnées, qui montraient que Khaled Tebboune s'était rendu à plusieurs reprises dans les bureaux de Kamel Chikhi.

Celui-ci avait lui-même reconnu lors d’une précédente audition qu’il avait voulu rencontrer le fils du futur chef de l’Etat, «pour faire fructifier ses affaires».

Le tribunal de Sidi M'hamed a également condamné l’ancien maire de Ben Aknoun à 6 ans de prison ferme et au versement d'une amende d’un million de dinars.

De même, le chauffeur de l’ex-directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel et le fis de l’ancien wali de Relizane Djalel Eddine Lamhel ont été condamnés chacun à 4 ans de prison ferme, assortis du versement d'une amende 100.000 dinars.

Kamal Chikhi doit encore faire prochainement face à la justice dans une autre affaire, encore plus importante : celle d'une cargaison de 701 kg de cocaïne saisis au port d’Oran en mai 2018. Cet autre scandale risque d’emporter de nombreuses personnalités algériennes, dont d'anciens hauts responsables sécuritaires du régilme de Abdelaziz Bouteflika. 

Par Karim Zeidane
Le 27/02/2020 à 12h16, mis à jour le 28/02/2020 à 11h08