Les images se passent de commentaires. Dans cette vidéo mise en ligne par un automobiliste de la wilaya de Blida, une file d'automobilistes, longue de plusieurs centaines de mètres, attend de faire le plein de carburant. La scène surréaliste montre ostensiblement que la région de Blida est à court de carburant.
Le vidéaste amateur affirme que certains automobilistes sont venus s'approvisionner depuis trois heures du matin. Pendant deux bonnes minutes et 37 secondes, il remonte une file dans laquelle on dénombre environ 175 voitures.
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La question qui se pose est de savoir si l'Algérie est à court de carburant. C'est bien possible, puisque le pays fait face à la plus grave crise financière de son histoire à cause de la chute du cours du pétrole qui est passé de 68 dollars au début de l'année à 33 dollars ce lundi.
De plus malgré, ses 36 à 38 milliards de dollars d'exportations d'hydrocarbures, l'Algérie dépend quasi entièrement des importations de produits dérivés pour assurer sa consommation locale.
C'est pourquoi, il y a un peu plus d'une année, la Sonatrach s'est lancée dans le projet hasardeux de l'acquisition d'une vieille raffinerie en Sicile, en Italie, qui fait face à d'énormes difficultés financières.
En février dernier, la presse a révélé le recours à un emprunt de 250 millions d'euros pour renflouer cette raffinerie vieille de plus de 60 ans.
Et c'est cette raffinerie qui est censée fournir l'Algérie en carburant. Or, la situation actuelle en Italie ne rend pas faciles les opérations industrielles à cause du confinement imposé par le coronavirus. Surtout si l'on sait que le maintien de l'activité d'une raffinerie dont la production est orientée exclusivement vers l'Algérie est, à l'heure actuelle, le cadet des soucis du gouvernement italien.
Parallèlement, le gouvernement de Abdelmadjid Tebboune a décidé de réduire non seulement les charges de l'Etat, mais également les importations, dont forcément celles liées aux carburants et qui se chiffrent à plus de 2 milliards de dollars par an, malgré sa position de producteur de pétrole et de gaz.
En outre, la Sonatrach fait actuellement face aux mêmes déboires financiers que le gouvernement de Tebboune, lequel lui a d'ailleurs demandé de réduire sa voilure en faisant passer ses charges d'exploitations de 14 à 7 milliards de dollars. Un véritable hara kiri.