C'est à Khenchela, le 19 février 2019, que tout a débuté spontanément, et visiblement c'est aussi dans cette ville située à 475 kilomètres de la capitale algérienne que le Hirak reprend vie. Après les manifestations de Kherrata le 16 février courant, les populations de Khenchela sont sorties en masse ce vendredi 19 pour célébrer le deuxième anniversaire de cette révolution pacifique qui avait poussé le présient Abdelaziz Bouteflika à la démission.
Ce vendredi 19 février, les rues de Khenchela, une ville de l’extrême-est algérien, ont à nouveau vu des centaines de manifestants fouler leur sol, comme en 2019. C'est, en effet, dans cette ville que le 19 février 2019, les habitants avaient détruit le portrait d’Abdelaziz Bouteflika, donnant ainsi le coup d’envoi à cette contestation populaire immense, désormais connue sous le nom de Hirak, le 22 février 2019.
En 2019, les populations étaient entrées dans la mairie, le siège de l'Assemblée populaire communale (APC), pour arracher et piétiner le portrait du président de la République d'alors pour protester contre l'édil local qui soutenait un cinquième mandat de Bouteflika. Il n'avait fallu que trois jours pour que cette vague d'indignation contre les aparatchiks atteignent la capitale Alger, ainsi que toutes les autres grandes villes algériennes. Un mois et demi plus tard, plus précisément le 2 avril, l'armée, qui a toujours voulu prendre le pouvoir des mains de la présidence et des services secrets, s'engouffrera dans la brèche pour pousser Bouteflika à la démission.
Aujourd'hui, ils se sont regroupés à divers endroits, selon le site d'information Algérie Part, notamment devant l'hôtel de ville pour crier à nouveau leur colère, puisque pratiquement rien n'a évolué dans le bon sens. Les choses ont même empiré, en partie à cause de la sévère crise économique et financière que traverse le pays, en particulier à Khenchela.
"La précarité, la mal-vie, les injustices sociales, la hogra et tous les anciens maux de l’Algérie n’ont pas cessé de s’aggraver", affirme le site d'information qui ajoute que "l’heure est donc à la révolte".
Au vu de ce qui s'est passé ce vendredi 19 février 2021, tout porte à penser que le 22 février prochain promet d'être chaud à Alger et dans les autres villes.