La manifestation hebdomadaire pacifique des étudiants est en cours. Malgré les craintes de la pandémie du Covid-19, l’aspiration à la liberté et au changement est beaucoup plus forte, comme en atteste le nombre important de marcheurs de ce mardi 16 mars 2021, à Alger.
Et pour cette journée, la marche hebdomadaire des étudiants, soutenus par des milliers de citoyens, a pris une tournure singulière. Les étudiants ont souhaité apporter une réponse directe et claire au pouvoir en place qui continue de pratiquer la politique du fait accompli, en annonçant la date de l’élection législative pour le 12 juin prochain.
Et pour cela, les manifestants ont parcouru les grandes axes menant vers la Grande Poste où ils ont organisé un sit-in, avant de poursuivre leur marche vers la Place Audin, puis vers le siège de l’Assemblée nationale populaire (APN). Ainsi, ils entendent signifier au président Abdelmadjid Tebboune et à son gouvernement leur refus de l’organisation d’élections législatives anticipées et de la création de Nida el Watan (l’Appel à la patrie), dont le but est de noyauter le Hirak et de préparer un hold-up électoral lors des prochaines élections, comme le système à l’habitude de le faire.
Pour cette manifestation hebdomadaire, le président Tebboune et sa feuille de route ont été les cibles des manifestants avec les slogans du Hirak "Algérie libre et démocratique", "Etat civil et non militaire" et ont fortement conspué le président Tebboune avec "Tebboune mezawer jabouh L3assker, makach Char3iya", "La liberté de la presse, une revendication du Hirak", "Nous continuerons de marcher jusqu’à ce que le changement se concrétise"…
Les manifestants ont ainsi occupé le boulevard Zighout Youcef qui mène au siège du parlement et se sont dirigés vers cette institution avant que les forces de l’ordre ne parviennent à bloquer leur progression et les obligent à changer de cap, en les repoussant vers le centre d’Alger. Toutefois, la forte mobilité des étudiants et d’autres manifestants a bien occupé les forces de l’ordre, fortement mobilisées pour casser le mouvement de contestation.
Avec cette énième manifestation, les étudiants montrent que la révolution populaire qui a mis fin au régime de l’ancien président Bouteflika n’est pas morte et les tentatives des autorités de diviser le mouvement de contestation populaire sont vouées à l’échec.
Le mouvement pacifique ne souhaite qu’un changement profond du système de gouvernance qui ne pourra être obtenu avec cette classe dirigeante, reflet du système qui a dirigé l’Algérie depuis l’indépendance.