Vidéos. Algérie: 110 vendredis de Hirak, des manifestants plus nombreux et la colère des sinistrés du séisme à Béjaïa

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Le 26/03/2021 à 16h13, mis à jour le 26/03/2021 à 16h21

VidéoCe vendredi 26 mars 2021 marque le 110e vendredi de manifestations populaires en Algérie. Les marcheurs pacifiques étaient au rendez-vous, après la grande prière de vendredi, dans toutes les grandes villes du pays. Ce sont les plus grands rassemblements depuis la reprise du Hirak.

Dans toutes les grandes villes du pays, les marcheurs ont battu le pavé des principales artères, avant de se rassembler devant les édifices et places publiques devenus les symboles des manifestations du Hirak.

Pour ce 110e vendredi, ce sont des déferlantes humaines qui ont envahi les rues et boulevards des grandes villes du pays: Alger, Oran, Tizi-Ouzou, Béjaïa,… Partout, les manifestants ont été beaucoup plus nombreux que les vendredis précédents. Et pour montrer leur détermination, ils ont scandé à Tizi-Ouzou "Maranach Habssine" (On ne va pas arrêter).

En revanche, comme lors de la marche des étudiants de mardi dernier, il a été noté, ce 110e vendredi, une baisse notable du dispositif sécuritaire, alors que le nombre de manifestants était nettement supérieur à celui des marches enregistrées depuis la reprise du Hirak, le 22 février dernier, lors de la célébration du second anniversaire du mouvement de contestation populaire.

Les marcheurs ont signifié, une fois de plus, aux autorités leur volonté à poursuivre les manifestations populaires de contestation et ce, jusqu’à satisfaction de toutes les revendications qu’ils rappellent lors de chaque sortie via des slogans scandés et sur les pancartes. "Changement radical", "la poursuite de la lutte contre la corruption", "l’indépendance de la justice", "Etat civil et non militaire", "respect de la volonté du peuple", "Algérie libre et démocratique", "Pas d’élections avec les bandes", etc.

A Béjaïa, ville touchée par le dernier séisme qui a frappé le pays, les habitants ont scandé des slogans hostiles au régime qui les a abandonnés à leur sort, alors que beaucoup d’habitats, fragilisés par le tremblement de terre et les répliques, menacent ruine.

Comme d’habitude, après avoir délégué plusieurs ministres sur place après le séisme, le régime n’a pas tenu ses promesses. Le gouvernement avait promis entre 200.000 et 700.000 dinars algériens aux citoyens touchés pour réparer leurs habitations endommagées. Mais jusquka'à maintenant, ces habitants n’ont rien vu de l’aide promise. Les sinistrés, en colère, ont donc fermé tous les chemins menant vers la ville de Béjaïa et réclament la prise en charge immédiate des victimes et des dégâts matériels causés par le séisme.

Comme lors des dernières semaines, les marcheurs de tous les âges ont affiché clairement leur refus des élections législatives anticipées prévue le 12 juin prochain.

Ils ont également refusé tout dialogue avec le système actuel, répondant ainsi aux fakenews faisant état d’une demande de rencontre entre des figures du Hirak et le pouvoir en place.

A ce titre, l’une des personnes signataires de cette fausse demande, l’avocate Zoubida Assoul, a tenu à se démarquer de "cette lettre". "Je démens formellement le contenu du post publié par ma page 'Investigation room' en mon nom, et me réserve le droit d’ester en justice les fossoyeurs qui ont falsifié ma signature à des dessins ignobles", a t-elle écrit sur sa page Facebook. Elle a même promis des poursuites judiciaires à l’encontre de son ou de ses véritables auteurs.

Pour expliquer qu’aucun dialogue n’est possible, les manifestants ont partout fait entendre des chants destinés au gouvernement en place jugé illégitime. Et ils ont exhorté toutes les personnalités du système politique actuel au départ pour que la souveraineté revienne au peuple. 

Par Karim Zeidane
Le 26/03/2021 à 16h13, mis à jour le 26/03/2021 à 16h21