Forum Africain d’Investissements: "Alger lance la plus grande chasse à l’homme noir depuis 1962"

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Le 05/12/2016 à 10h14, mis à jour le 05/12/2016 à 12h46

Sans aucune logique avec ses ambitions diplomatiques africaines, Alger a lancé une vulgaire "chasse aux Noirs", selon un puissant syndicat public. Entre 1500 et 2000 Africains ont été arrêtés et concentrés dans un camp à Zeralda, dormant dehors dans le froid hivernal en attendant leur évacuation.

"A la veille du Forum Africain d’Investissements, Alger lance la plus grande chasse à l’homme noir depuis l’indépendance", dénonce Fouad Hassan, chargé du dossier migration au Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) . Ce syndicat qui regroupe près de 500.000 fonctionnaires compte également d'autres syndicats affiliés dans la police, les transprots, etc. C'est l'une des organisations les plus sensibles à la cause des migants en Algérie. 

Le récit dressé est glaçant. On décrit des conditions inhumaines. Actuellement, lundi beaucoup ont été déjà été évacué vers Tamanrasset afin de finir le travail: chasser les migrants africains définitivement, en attendant la prochaine vague. Mais, beaucoup racontent des conditions inhumaines et un traitement qui interpelle les bonne conscience. 

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"Personne ne comprend le sens de ces centaines d’arrestations qui ont débuté depuis hier soir [Jeudi 1er décembre] à 20h00", signale le site de Journalistes Citoyens Algérie. "Dans plusieurs quartiers de la capitale, la gendarmerie et la police nationale ont embarqué au faciès toute personne noire de peau, quelque soit sa nationalité et sa situation administrative, y compris les femmes enceintes, les enfants, des mamans avec leurs bébés. En ce moment, entre 1500 et 2000 subsahariens sont dans un camp à Zeralda", dénonce le même portail d’information.

En effet, une grande partie des migrants passe la nuit dehors dans le froid, dénonce toujours le syndicat. "Rien à manger depuis leur arrestation du jeudi jusqu’au soir du vendredi. Le Croissant rouge algérien (CRA) a distribué un peu de riz et juste une seule fois. A l’extérieur du camp une trentaine de cars sont stationnés pour une évacuation du camp. Les malades doivent faire acheter les médicaments à leur frais".

"La rafle a été improvisée à la dernière minute, vu l’état du camp" affirme le Snapap. Ajoutant qu’il s’agit "d’un non-sens diplomatique, à une journée de l’ouverture du plus grand Forum Africain d’investissements et d’affaires, où il est attendu la présence de plus de 800 hommes d’affaires africains et d’une centaine de représentants des gouvernements des états d’Afrique. Si le pays a des ambitions diplomatiques et économiques sur le continent Africain, il doit avant tout, commencer à bien traiter les Africains se trouvant sur son sol".

Cette incohérence est troublante, mais n’est pas en soi différent de l’amateurisme dont Alger fait souvent preuve dans ses relations avec le continent. "Contrairement aux précédentes opérations dites de «rapatriement humanitaire», la rafle contre les noirs qui a débuté jeudi soir, dans tout l’Algérois, ne s’est pas soldée par une simple opération de refoulement. Bien au contraire, les migrants subsahariens ont fait de la résistance, en signifiant leur total refus de monter dans les autocars prévus pour leur déportation vers le sud du pays, et ainsi de quitter le pays par cette manière musclée et dégradante", affirme toujours le communiqué.

Le Snapap affirme que "les Africains ont été ramassés comme des malfrats, pour ceux qui se trouvaient sur la voie publique. Pour les autres, ceux qui se trouvaient dans leurs domiciles, ils ont été carrément arrachés de leurs lits, laissant ainsi leurs biens derrière eux".

"Valérie, de nationalité camerounaise, a été arrêtée en allant chercher son enfant qui se trouvait dans une école. Elle n’a aucune nouvelle de son fils. Hélène aussi de nationalité Camerounaise a été arrêtée et maltraitée à l’Est d’Alger, alors qu’elle est enceinte de plusieurs mois. Armando de nationalité Ivoirienne a été stupéfait des propos tenus par une responsable du CRA à l’entrée du Camps", poursuit Fouad Hassan.

C’est à 23h00 vendredi 2 décembre, que les gendarmes ont commencé à lancer du gaz lacrymogène et à matraquer les migrants, suite à leur refus de monter dans les autocars. Et c’est aux environs de 23h30, qu’un blessé grave s’est effondré, les migrants au téléphone disent qu’il est décédé. Le corps inerte reste plus de 40 mn sur place, alors que d’autres blessés ont été transférés aux soins.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 05/12/2016 à 10h14, mis à jour le 05/12/2016 à 12h46