Malgré les tentatives des dirigeants algériens d’annuler la grève des commerçants contre la loi de finances 2017 et son lot de hausse généralisée des prix, consécutive à l'augmentation des taxes, la grève, partie d’un appel anonyme, a finalement eu lieu le lundi 2 janvier. Elle se poursuit ce mardi 03 janvier à travers les 52 communes que comte cette Wilaya faisant craindre de nouvelles scènes de violences.
Hier, la grève a été très largement suivie à Béjaïa où les commerçants de détail et de gros ont massivement baissé les rideaux de leurs magasins pour protester pacifiquement contre la cherté de la vie et l’augmentation des taxes prévue dans la loi de finances 2017.
Toutefois, le mouvement a rapidement tourné à l’émeute dans cette wilaya. Une foule constituée de jeunes s’est rapidement rassemblée scandant des slogans contre le 4e mandat de Bouteflika, ne ménageant ni le chef de l’Etat, ni le Premier ministre, Abdelmalek Sellal.
Les émeutiers se sont attaqués aux forces de l’ordre, aux édifices publics et privés et aux moyens de transport public en incendiant des bus de l’entreprise de transport urbain accusant les transporteurs de ne pas avoir suivi le mot d’ordre de grève.
Des scènes d’une rare violence ont été enregistrées avec le saccage d’édifices publics et privés, l’incendie de véhicules de la police, le saccage des commissariats et des affrontements virulents avec les forces de l’ordre (voire vidéos). Plusieurs manifestants ont été arrêtés par la police.
Après la journée d'hier, les commerces sont restés fermés à Béjaïa et les risques de contagion de cette explosion sociale dans d'autres régions du pays sont bien réels.