Corruption, l'Algérie recule de 20 places dans le classement 2016 de Transparency

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Le 25/01/2017 à 19h36, mis à jour le 25/01/2017 à 19h47

L’Algérie a reculé de 20 places dans le dernier classement de Transparency international 2016 pour se situer au 108e rang mondial. Elle est mal classé comparativement à la Tunisie et au Maroc.

La lutte contre la corruption et l’impunité souvent avancée par les autorités algériennes reste globalement des mots dans l’air. En atteste la dégradation du classement de l’Algérie dans le dernier classement de Transparency international publié aujourd’hui et portant sur la corruption dans le monde. Alors que certains pays ont fait des progrès, l’Algérie a plutôt reculé dans ce nouveau classement, passant de la 88e place sur 168 pays, en 2015, au 108e rang mondial sur 176 Etats, en 2016, avec un score de 34/100.

Parmi les facteurs à l’origine de la dégradation de la position de l’Algérie figurent la corruption systémique et l’inégalité sociale qui se renforcent, conduisant à une désillusion populaire vis-à-vis du monde politique.

Selon l’Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC), ce score et ce classement «désastreux» atteste «l’absence de volonté politique de lutter contre la corruption». L’AACC enfonce le clou en soulignant que «le pouvoir en place a fait de la corruption son fonds de commerce pour se maintenir à n’importe quel prix».

Avec ce rang, l’Algérie recule et se déconnecte des autres pays maghrébins. Ainsi, la Tunisie fait figure de meilleur élève en se classant au 75e rang mondial avec un indice de perception de la corruption de 41/100. Ce résultat s’explique par la mise en place de mesures anti-corruption importantes, avec l’adoption d'une loi sur l’accès à l’information, considérée comme étant l’une des lois les plus progressistes de la région, et l’adoption d’une stratégie nationale de lutte contre la corruption. Quant au Maroc, il perd deux places dans ce classement pour se placer au 90e rang mondial avec un score de 37/100.

Selon Transparency, pour améliorer leur rang, les pays de la région doivent veiller à ce que des systèmes efficaces et transparents de responsabilisation soient mis en place. En plus, ils doivent mettre fin à la corruption politique. Une mesure difficile à entreprendre en Algérie où les oligarchies politico-militaires contrôlent les pouvoirs politique, économique et militaire.

Au niveau mondial, ce classement est dominé par le Danemark et la Nouvelle-Zélande qui sont les pays les moins corrompus alors que le Soudan du Sud et la Somalie ferment la marche.

Par Karim Zeidane
Le 25/01/2017 à 19h36, mis à jour le 25/01/2017 à 19h47