État de droit: l'Algérie parmi les derniers pays du continent

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Le 22/11/2017 à 11h22, mis à jour le 22/11/2017 à 11h59

Selon le rapport de la Fondation Mo Ibrahim sur la gouvernance, l'Algérie figure parmi les derniers de la classe en matière d'État de droit. Elle est même devancée par l'Éthiopie, l'Érythrée et le Tchad.

Il faudra encore sortir le bonnet d'âne pour l'Algérie. Occuper la 41e place sur 54, sur un continent où l'État de droit n’est pas le point fort, relève d'une performance qui n’honore pas ce pays d’Afrique du Nord. C’est en tout cas ce qui ressort du rapport de la Fondation Mo Ibrahim paru cette semaine, et qui classe les pays du continent en fonction de dix critères, dont l’État de droit. Ce rapport est désormais la référence continentale en matière de bonne gouvernance, compte tenu du sérieux avec lequel il est conçu. L'édition 2017 est basée sur les données recueillies pendant l’année 2016.

L’Algérie figure devant des pays comme la Libye qui esclavagise des Subsahariens, le Swaziland, dont le souverain possède une centaine de jeunes filles lui servant d’épouses ou encore la Gambie que Yahya Jammeh tenait encore d'une main de fer en 2016. En matière d’État de droit, elle devance aussi le Sud Soudan, miné par une guerre tribale, ou la République centrafricaine en proie à des guerres inter-religieuses, deux pays pour lesquels l’ONU a déployé près de trois dizaines de milliers de soldats sans parvenir à maintenir la paix. L’Algérie est en revanche devancée de loin par le Soudan, le Tchad, l’Érythrée et l’Éthiopie.

Il n’est pas besoin d’aller plus loin pour comprendre pourquoi elle est autant à la traîne. Les rapports se suivent et se ressemblent, démontrant que dans cette République de copains et de coquins, la justice est à la solde de l’Exécutif. Les Algériens, eux-mêmes, font face à une insécurité judiciaire que décrit à longueur d’année la presse. Une presse qui fait l’objet de toutes les formes de pressions et de censure. Et les Subsahariens y subissent les pires traitements, avec la caution du sommet de l’État.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 22/11/2017 à 11h22, mis à jour le 22/11/2017 à 11h59