Décidemment, les religieux algériens ont des problèmes avec les fêtes. Quelques semaines après avoir fustigé les Algériens qui fêtent le Noël, qualifié de «haram», les voilà qui font de même avec la fête du nouvel an amazigh (berbère) -Yennayer-, qui sera célébré le samedi12 janvier courant, qualifié lui aussi haram.
Et c’est le président de la Commission des fatwas de l’Association des oulémas musulmans algériens, Al-Abidine Ben Hanafia, en personne qui sort de ses gonds pour taxer la célébration de cette fête du nouvel an amazigh de haram.
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Pour lui, célébrer cette fête est contraire aux préceptes de l’islam, car elle viendrait ainsi concurrencer les fêtes musulmanes que sont l’Aïd el-Fitr et l’Aïd el-Adha.
Il faut souligner que pour cet imam radical, toutes les fêtes, hormis l’Aïd el-Fitr et l’Aïd el-Adha, sont haram, y compris le «Mawlid An-Nabawi», qui, selon l’imam, est contraire à la Sunna du prophète. Il déconseille ainsi de célébrer Yennayer qu’il qualifie d’hérétique.
Rappelons que Yennayer, jour de l’an du calendrier amazigh, coïncide avec la date du 12 janvier du calendrier gréco-romain. Ce jour est devenu officiellement jour férié en Algérie en 2017. Pour les berbères d’Afrique du nord, ce jour marque la saga du roi Chechonk, ou Sheshonq 1er, devenu pharaon d’Egypte en 959 avant Jésus Christ en détrônant Ramsès II. Ce roi amazigh des tribus libyennes est le fondateur de la XXIIe dynastie des pharaons. Cette date marque le début de l’ère berbère dont on célèbre ce 12 janvier la 2969e année.