Le feuilleton des 25.000 Algériens laissés à l'abandon à l'étranger se poursuit. Après les 14 étudiants refoulés du Canada et qui sont restés une dizaine de jours à l'aéroport de Casablanca, voilà qu'à 10.500 kilomètres d'Alger, à Kuala Lumpur en Malaisie, 150 étudiants et touristes tirent la sonnette d'alarme. Pis, ils menacent même de saisir les Nations-unies pour le traitement inhumain qui leur est réservé par leur pays.
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«Nous, Algériens bloqués en Malaisie, au nombre de près de 150, dont des étudiants boursiers et non-boursiers, des accompagnateurs et des touristes, après les multiples sollicitations et les nombreuses demandes introduites auprès de l’ambassade d’Algérie à Kuala Lumpur pour nous prendre en charge, nous venir en aide et coordonner avec Air Algérie pour procéder à notre rapatriement, cette dernière ne nous a apporté aucune assistance», dénoncent-ils.
Le problème c'est que les autorités algériennes cherchent à dégager leur responsabilité. Ainsi, selon ce groupe oublié en Malaisie, le ministère algérien des Affaires étrangères leur aurait dit que pour leur rapatriement des documents et autorisations sont nécessaires, lesquels ne relèvent pas de ses prérogatives. Une manière de botter en touche et de leur dire d'aller voir ailleurs. Ces étudiants et touristes menacent de s'adresser au bureau des Nations-unies en Malaisie afin d'avoir un "statut de réfugié pour motif humanitaire" si les autorités de leur pays ne réussissent pas à les tirer d'affaires dans les meilleurs délais. Leur message repris par le site Djalia (Diaspora) sonne comme un ultimatum lancé à Sabri Boukadoum, le chef de la diplomatie algérienne.
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Il faut dire que l'affaire de ces Algériens bloqués en Malaisie ne date pas d'aujourd'hui. En mars 2020, le député Lakhdar Benkhellafa avait relayé l'information faisant état de 180 de ses concitoyens qui ne parvenait pas à rejoindre Alger. Cette mobilisation avait alors poussé les autorités algériennes, dans une opération de saupoudrage médiatique dont elles sont les seules à détenri le secret, à mettre en place une plateforme d'insciption en ligne pour demander aux milliers de leurs citoyens de s'y inscrire pour les besoins de leur rapratriement. Mais, rine n'avait été fait, comme ils le dénonceront en fin avril de la même année.
Dix mois plus tard, arpès leur alerte, leur situation n'a toujours pas changé comme beaucoup d'autres qui sont dans leur cas. En effet, il y a par exemple, ces Algériens qui sont bloqués dans une zone de transit en Turquie, alors qu'ils voulaient se rendre en France. Il leur est impossible de continuer leur voyage, puisque les vols sont suspendus et le chemin inverse pour revenir en Algérie n'est non plus pas possible.
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Selon les chiffres officiels du ministère algérien de l'Intérieur, quelque 25.000 ressortissants de ce pays sont toujours bloqués à l'étranger à cause de la fermeture des frontières pour cause de Covid-19. Seuls près de 5000 ont été rappatriés depuis le début de la pandémie.