Les Algérois ont encore en mémoire les coupures d'eau qui avaient gâché l'année dernière, la fête de l'aïd el-Kébir. Ils risquent d'être à nouveau confrontés aux mêmes difficultés d'ici peu. En effet, selon le site d'information Tout sur l'Algérie, les coupures seront bientôt de retour dans plusieurs communes de la capitale.
"Selon des informations en notre possession", écrit cette source, "la capitale pourrait être confrontée en effet à une grave crise d’eau à partir de mars". Il s'agit de coupures dont la durée n'est pas connue, qui concerne beaucoup de communes de la mégalopole et qui serait liées à un déficit de production. Mais évidemment, la Société des eaux et d'assainissement d'Alger préfère voir le verre à moitié plein et parle d'un "niveau de consommation en eau exceptionnellement élevé".
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En réalité, le déficit hydrique a déjà commencé pour beaucoup d'habitants de la capitale. En effet, depuis le 9 février dernier, il est impossible de s'approvisionner correctement à Djisr Kasentina, alors que les résidents de Chéraga, Dely Brahim, El Achour et Draria n'ont plus accès à l'eau courante depuis le 16 février. Les habitants de Douera, quant à eux, sont confrontés à cette même pénurie depuis hier, mardi 23 février.
Le problème, c'est que la date de retour à la normale n'est pas précisée par la SEAAL, ce qui laisse les populations dans l'expectative, alors qu'elles font toujours face à la pandémie du Covid-19. Sans compter que le ramadan commence justement en mars, mois où les choses devraient empirer. Pour le moment, seules des solutions de fortune sont envisagées, comme "le rationnement de la distribution de l’eau potable et l’arrêt de certaines activités consommatrices en eau".
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En réalité, le fait que les pénuries d'eau se répètent sans cesse ces dernières années montre qu'il ne s'agit pas d'un incident isolé et limité dans le temps. La vérité est que le régime algérien est incapable d'approvisionner Alger en eau.
Les autorités algériennes adoptent la politique de l'autruche en faisant tout pour dégager leur responsabilité et surtout en évoquant tantôt un complot, tantôt l'excès de consommation comme si en période de chaleur, il était possible de se priver d'eau.
L'année dernière, quand les populations ont fait face à ce problème en pleine célébration de l'aïd el-Kébir, le ministre Arezki Bareki avait osé dire que "La station de Fouka enregistre fréquemment des incidents induisant parfois son arrêt total, comme cela a été le cas en 2019. Plus d'une fois, ces arrêts inexpliqués sont intervenus à la veille de rendez-vous importants pour notre peuple", affirme-t-il. Il poursuit avec une indignation très mal placée en disant qu'il "ne peut tolérer ce genre de situations fortement pénalisantes pour les citoyens".
Pourtant, pour avoir choisi la solution du dessalement d'eau de mer avec onze stations construites entre 2006 et 2014, la responsabilité des autorités algériennes est entière. En effet, c'est une solution coûteuse d'autant que le pays n'a plus les moyens de cette politique. Au moment de la construction de l'ensemble de ces stations, les cours du pétrole, au-delà de 100 dollars le baril, leurs avaient donné l'illusion qu'il s'agissait d'un jeu d'enfant. Cette période faste a poussé justement Alger à privilégier la méthode la plus coûteuse qu'est la distillation dont les coûts de production sortie usine sont de l'ordre de 0,65 à 1,8 euro le m3.
Mais à partir de 2014, quand les prix du pétrole ont commencé à chuter, les autorités algériennes se sont rendu compte de leur absence de vision, puisque trois autres stations devant compléter ce programme ont finalement été laissées en rade, puisque les ressources financières commençaient à manquer.