Vidéos. Diapo. Algérie: pénurie d’eau, de nombreuses routes bloquées à Alger

DiaporamaLa pénurie de l’eau prend de l’ampleur dans la capitale algérienne où certains quartiers sont privés d'eau depuis plusieurs jours. Une situation difficile en ces temps de canicule et à la veille de la fête de l’Aïd el-Adha poussant les habitants des quartiers désespérés à bloquer les routes.

Le 16/07/2021 à 14h05, mis à jour le 16/07/2021 à 14h15

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Plusieurs villes algériennes dont particulièrement la capitale Alger font face à des pénuries d’eau inquiétantes. Une situation qui pousse les populations à protester violemment en bloquant les routes. Des actions qui entravent le quotidien des Algérois.

Il faut dire qu’en plus de l’incapacité des autorités à faire face à cette pénurie d’eau, c’est le non respect du plan de rationnement qui est décrié.

En effet, alors que les coupures d’eau quotidiennes devraient concerner quelques heures par jour, certains quartiers restent plusieurs jours sans une goutte d’eau.

C’est le cas du quartier Aïn Benian censé être approvisionné un jour sur deux, de 8h à 16h, mais qui n’a pas reçu une goutte d’eau depuis plusieurs jours. Selon les habitants du quartier, ils n’ont pas reçu une goutte d’eau depuis 8 jours. En conséquence, les habitants ont manifesté leur colère en barrant la route reliant Cheraga à Aïn Benian.

Idem pour les habitants de Dar el Baïda, à l’est d’Alger, qui sont aussi restés sans eau depuis plusieurs jours et qui ont décidé de couper la route principale en mettant le feu sur des pneus. Les habitants de Bordj El Kiffan ont eux aussi bloqué la route reliant Rouiba et Bordj el Bahri au niveau de Dergana pour protester contre leur privation du précieux liquide.

Les habitants de ces quartiers crient au favoritisme dans la distribution de l’eau qui ne respecte pas le planning annoncé sachant que certains quartiers sont alimentés de manière continue alors que d’autres sont privés du précieux liquide depuis plusieurs jours.

Les protestations vont crescendo à la veille de la fête de l’Aïd el-Adha qui sera célébrée le 20 juillet, alors que la chaleur caniculaire touche plusieurs wilayas du pays.

Face à cette crise de l’eau, les habitants se ruent sur les citernes et les fûts d’eau dont les prix ont fortement augmenté durant ces dernières semaines. A titre d’exemple, les citernes d’eau de 500 litres qui coûtaient 5000 dinars se vendent à plus de 11.000 dinars actuellement.

Et la situation risque de s’empirer avec la fête de l’Aïd durant laquelle les habitants utilisent des quantités d’eau importantes.

Face à cette pénurie qui date de plusieurs mois, les autorités ont clairement affiché leur impuissance. Aucune solution n’a été mise en place durant ces mois pour atténuer la souffrance des populations qui crient aujourd’hui à l’injustice sachant que si certains quartiers sont sans eau depuis plusieurs jours c’est justement pour que d’autres puissent avoir l’eau courante continuellement.

Cette pénurie est expliquée par le niveau très bas des barrages hydrauliques avec des taux de remplissage compris entre 10 et 20%, les perturbations au niveau des unités de dessalement de l’eau de mer, la faiblesse des investissements dans les infrastructures dédiées à la production et à la distribution de l’eau à cause de la politique d’austérité pour faire face à la crise financière,…

Ces manifestations contre la pénurie d’eau dans la capitale interviennent au moment où plusieurs régions du Sud du pays sont aussi confrontées à des vagues de protestations. Les populations de ces régions manifestent contre le chômage, les conditions de vie difficiles qui se détériorent de jour en jour, ainsi que l’absence d’infrastructures et de politique de développement dans le sud du pays.

Par Karim Zeidane
Le 16/07/2021 à 14h05, mis à jour le 16/07/2021 à 14h15