Kiosque Le 360 Afrique. Il fallait que cela arrive un jour. Il fallait qu’un chef d’Etat ose afin demander la restitution de l’immense patrimoine africain volé pendant la colonisation. C’est arrivé. Patrice Talon, le nouveau président béninois, accuse la France de vol des antiquités africaines pendant la période coloniale.
"C’est une nouvelle importante", s’écrie Goerges-Louis Tin, président du Conseil représentatif des associations noires (CRAN), dans une tribune publiée dans Le Monde, du 1er août 2016. En conseil des ministres du 27 juillet dernier, le gouvernement béninois a pris la décision de formuler la demande de restitution des œuvres qui enrichissent les musées et les collections privées français.
C’est la première fois qu’un pays d’Afrique Subsaharienne demande officiellement que lui soient retournées le butin du pillage colonial, rappelle-t-il.
Les biens mal acquis de l’Occident
En France, les voix commençaient à se lever, sans être réellement audibles. Désormais, elles ont un écho africain qui permette de leur donner plus d’ampleur. Car, le Conseil représentatif des associations noires (CRAN), " fait campagne pour la réparation des crimes liés à l’esclavage et à la colonisation", affirme-t-il dans le même journal qui, citant Aminata Traoré, l’ancienne ministre malienne de la Culture, ajoute que "95% du patrimoine culturel matériel de l’Afrique est en dehors du continent". Celle-là est bien placée pour aborder le sujet, puisque, les fameux masques dogons font l’objet d’un trafic international, dont la colonisation a été complice.
"C’est votre roi qui nous a vendu son trône"
S’exprimant sur les ondes de Radio France International, Georges-Louis Tin, affirme qu’ils ont déjà reçu une réponse incompréhensible de la part du Quai d’Orsay, le ministère des affaires étrangères français. En effet, suite à leur demande de restitution des œuvres pillées, il leur a tout simplement été dit "qu’elles ont été acquises conformément aux lois internationales en vigueur à l’époque". Ce dernier se demande comment, en 1894, Béhanzin, le dernier roi dahoméen déchu, a accepté de vendre le trône de ses ancêtres et l’ensemble des symboles de sa royauté à la France, acceptant par la même occasion d’être déportée aux Antilles où il mourra. Aujourd’hui, "la France ne peut plus fermer les yeux", a-t-il, conclut