Tout un symbole. C’est Barack Obama, le premier président noir des Etats-Unis, à quelques mois de la fin de son mandat, qui a inauguré le Musée national d’histoire et de culture afro-américaines (NMAAHC) le samedi 24 septembre 2016. Et pour mieux marquer l’événement, Barak Obama a invité les quatre générations vivantes d’une même famille noire, descendante d’esclaves pour sonner la cloche marquant l’ouverture du musée.
Dans son discours, Obama a célébré «une part essentielle de l’histoire américaine, parfois laissée de côté», expliquant que «comprendre d’où nous venons est un acte de patriotisme». Et s’adressant aux Afro-américains qui représentent 13% de la population américaine, il a ajouté : «Nous ne sommes pas un fardeau pour l’Amérique, une tache sur l’Amérique, un objet de honte ou de pitié pour l’Amérique. Nous sommes l’Amérique!».
Pour sa part, Lonnie Bunch, Directeur du musée, «ce n’est pas un musée du crime ou de la culpabilité, c’est un lieu qui raconte le voyage d’un peuple et l’histoire d’une nation. Il n’y a pas de réponses simples à des questions complexes».
La visite du musée de six niveaux démarre symboliquement sous terre, rendant hommage successivement à la période de l’esclavage (1619-1865), l’abolition de l’esclavage et la ségrégation raciale (abolie en 1964). Puis, le visiteur remonte les contributions des Afro-américains au patrimoine militaire, culturel et sportif jusqu’à nos jours.
Ainsi, le visiteur peut admirer des cabanes d’esclaves, des réminiscences de la traite négrière, des figures de la lutte des Noirs pour les droits civiques (Martin Luther King, Rosa Parks, etc.), les héros, chanteurs et les sportifs de haut niveau, etc.
Le musée a coûté la somme de 540 millions de dollars dont la moitié financée par des mécènes dont Oprah Winfrey (21 millions de dollars), Michael Jordan (5 millions de dollars), Shonda Rimes (10 millions de dollars), etc.
La bâtiment de sis étages, dessiné par David Adjaye, architecte britannique d’origine tanzanienne, se dresse comme une couronne africaine de bronze face au Washington monument (l’obélisque en hommage au premier président des Etats-Unis).
Il s’agit d’un musée public et donc à accès gratuit jouissant d’une position unique, étant entouré d’un concentré d’histoire américaine : Maison-Blanche, obélisque du Washington monument Capitole, etc.
L’inauguration de ce musée intervient en plein regain de tensions raciales aux Etats-Unis.