Cameroun: l’écrivaine Djaïli Amadou Amal, finaliste pour le prix Goncourt

Djaïli Amadou Amal, romancière camerounaise sélectionnée pour le prix Goncourt de l’édition 2020.

Djaïli Amadou Amal, romancière camerounaise sélectionnée pour le prix Goncourt de l’édition 2020.. DR

Le 27/10/2020 à 17h44, mis à jour le 27/10/2020 à 17h46

L’auteure du roman «Les impatientes» fait partie des quatre auteurs retenus cette année pour ce prestigieux prix littéraire français. Le nom du lauréat sera proclamé le 10 novembre prochain.

Un palier de plus franchi par Djaïli Amadou Amal dans sa course pour le prix Goncourt 2020. L’écrivaine camerounaise fait partie des quatre finalistes retenus cette année pour le prestigieux prix littéraire français, et dont les noms ont été dévoilés ce mardi 27 octobre.

Son roman «Les impatientes», publié cette année aux éditions Emmanuelle Collas en France, reste donc en lice. «C’est une grande émotion, beaucoup de fierté de se dire que je représente mon pays, et évidemment toute l’Afrique, ainsi que toutes ces femmes dont je porte la voix. Beaucoup d’émotion et de joie de voir son travail reconnu à un niveau aussi prestigieux», se réjouit la romancière, à deux doigts de décrocher son rêve.

«Quand on est finaliste dans la troisième sélection, cela veut dire qu’on n’est pas complexé vis-à-vis des autres. On se dit qu’on a toutes ses chances», dit-elle. Son roman traite du mariage forcé, du viol conjugal et de la polygamie à travers trois femmes aux destins liés. Ramla, 17 ans, arrachée à son amour pour être mariée de force à Alhadji Issa, un homme riche et déjà marié. Hindou, sa sœur du même âge, obligée d’épouser Moubarak, son cousin, alcoolique, drogué et violent. Et Safira, 35 ans, la première épouse d’Alhadji Issa qui voit d’un très mauvais œil l’arrivée dans son foyer de sa jeune coépouse. Des femmes à qui on ne cesse de dire: «Patience» («munyal», en peul).

Comme ses héroïnes, Djaïli Amadou Amal est une femme musulmane et a été mariée à 17 ans dans le cadre d’une union arrangée. Âgée de 45 ans, l’écrivaine camerounaise, au-delà de son écriture, mène aujourd’hui un combat pour les droits des femmes à travers son association «Femmes du Sahel». Cette association œuvre pour l’éducation et le développement des femmes dans le nord du Cameroun, indépendamment de leur appartenance ethnique et confessionnelle.

«Les impatientes» sont une réédition, en France, de son roman «Munyal, les larmes de la patience», publié en 2017 aux éditions Proximité à Yaoundé, au Cameroun. «Le travail éditorial change, mais le fond du roman reste le même», explique l’écrivaine. Cet ouvrage lui a permis de remporter le premier Prix Orange du livre en Afrique en 2019 et le Prix panafricain de la littérature la même année. Le nom du lauréat du prix Goncourt sera connu le 10 novembre prochain.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 27/10/2020 à 17h44, mis à jour le 27/10/2020 à 17h46