Nigéria: l’Etat incite les banques à mieux financer l’agriculture

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Le 22/03/2016 à 20h18

Revue de presseLe président nigérian, Muhammadu Buhari, exhorte les banques commerciales privées de cette grande économie africaine à accroitre les prêts accordés au secteur agricole. L’objectif est de diversifier l’économie du pays pour limiter la dépendance aux exportations du pétrole.

Kiosque le360 afrique: «Les banques doivent considérablement accroître leurs prêts au secteur agricole afin d'accompagner le pays dans sa diversification économique par rapport à la production pétrolière». C’est en ces termes que le Chef d’Etat Nigérian espère renverser le cours des choses depuis la chute des cours de l’or noir, dont le pays est l’un des gros exportateurs du continent.Cette situation pèse énormément sur l’économie du pays, notamment sur ses capacités exportatrices et ses réserves en devises, selon Muhammadu Buhari qui s’exprimait en marge de «la réunion du Conseil économique national qui regroupe les 36 gouverneurs d'Etats, le ministre du Budget et le gouverneur de la Banque centrale», rapporte le site d’information commodafrica.com, spécialisé dans les secteurs de l’agriculture et de l’agro-industrie.Le journal rappelle que «le pétrole, représentant 70% du revenu national nigérian,affecté par la chute des cours sur le marché mondial, a eu pour conséquence une croissance économique limitée à 2,8% en 2015».La publication reprend par ailleurs les propos de Buhari qui affirme que la «véritable richesse» de son pays est dans l'agriculture, l'élevage, l'écloserie, la pêche, l'horticulture et la foresterie. «Les banques doivent être incitées à accroître substantiellement leurs prêts au secteur agricole. La Banque centrale du Nigeria (CBN) devrait prendre à sa charge une partie du risque de tels prêts au nom d'une politique nationale» a indiqué le Chef d’Etat nigérian.Commodafrica.com revient pourtant sur les résultats d’un sondage mené par l’agence de presse Reuters auprès de 20 analystes, «dont 17 estiment que la CBN va maintenir son taux à 11% lors de la réunion de son comité de politique monétaire», prévue aujourd’hui même, mardi 22 mars.Selon la publication spécialisée, de janvier à novembre 2015, 65,4% des prêts de la Banque centrale, dans le cadre du Agricultural Credit Guarantee Scheme Fund (ACGSF), un fond de garantie public destiné au secteur agricole, sont allés aux cultures alimentaires, notamment aux tubercules et racines, et 12,2% à l'élevage, essentiellement les volailles.La semaine dernière, le Bureau nigérian des statistiques publiait un indice des prix à la consommation en progression de deux chiffres entre février 2016 et le même mois en 2015.

Par Souleymane Baba Toundé (Lagos, correspondance)
Le 22/03/2016 à 20h18