Suite à une revue de presse «Kiosque le360afrique» portant sur le titre «Cameroun: le contrat de distribution d’eau du consortium marocain dirigé par l’ONEE ne sera pas renouvelé», nous avons reçu les explications ci-dessus de la part de Brahim Ramdane, DG de «Camerounaise des Eaux», société fermière créée par le consortium marocain. «Dans le cadre de la Réforme Institutionnelle du secteur de l’eau potable en milieu urbain, le Gouvernement camerounais a retenu l’option d’un Partenariat public-privé (PPP) de type affermage. Ce schéma prévoit trois acteurs, à savoir :- L’Etat du Cameroun en tant qu’autorité affermante qui a pour principaux rôles la définition de la politique sectorielle, l’élaboration du cadre législatif et règlementaire et la mise en œuvre d’une politique tarifaire;- Un concessionnaire, société à capitaux publics camerounais, ayant en charge la mobilisation des ressources financières pour la réalisation des projets de développement de la production et de la distribution ainsi que la construction, réhabilitation et gestion comptable et financière des infrastructures d’eau potable;- Une société fermière, désignée par voie d’appel d’offres international, chargée de la production, transport et distribution de l’eau potable sur le périmètre d’affermage, la réalisation des travaux d’entretien de l’outil industriel ainsi que la réalisation des branchements pour l’amélioration du taux de desserte.La Camerounaise des Eaux (CDE) est la société Fermière créée par le consortium marocain constituée de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable, Delta Holding, MEDZ et NOVEC.Les parties sont liées par un contrat d’affermage et un contrat de performances d’une durée de 10 ans qui a commencé depuis le 02 mai 2008.Le contrat d’affermage prévoit en son article 26 l’option de le renouveler d’accord partie pour une période de cinq années.Parmi les points forts de ce partenariat public-privé on peut citer :- Une meilleure organisation du secteur en raison de la séparation de l’exploitation du service de celle de la planification ;
- Des objectifs clairs pour le secteur, définis par une lettre de politique sectorielle et traduits notamment par un contrat de performances pour l’exploitant et un contrat plan pour le concessionnaire ;
- Une bonne régulation du secteur.Ainsi, grâce à cette réforme, le secteur a pu bénéficier de financements importants pour la mise à niveau, l’extension et le développement des infrastructures de production et de distribution.Après huit années, le bilan est globalement positif: les objectifs assignés à la CDE par le contrat d’affermage sont dans leur majorité atteints, voire dépassés pour certains et les charges d’exploitation sont mieux maîtrisées.Les volumes d’eau consommés se sont accrus de manière significative (14% en 2015 comparativement à 2014).
- De grandes améliorations sont également observées au niveau de la qualité du service en général et de la qualité de l’eau en particulier;
- Le nombre d’abonnés est passé de 230.000 en 2008 à près de 400.000 en 2015, soit une hausse 73%.Du côté du partenaire-public, bien que les investissements aient accusé des retards par rapport à leur planification initiale, impactant fortement la qualité de la desserte en saison sèche, plusieurs projets importants sont initiés dans plusieurs localités et notamment dans les deux grandes agglomérations, Douala et Yaoundé.Avec les performances en amélioration continue et le programme d’investissement initiés la situation de la desserte en eau potable devrait s’améliorer de manière substantielle à court et moyen termes dans la plupart des centres du périmètre de l’affermage.Dans cette perspective, la CDE a introduit auprès de l’autorité délégante une demande de renouvellement de l’affermage pour cinq années, conformément aux dispositions du contrat. L’autorité délégante dispose d’un délai de six mois pour répondre. Aucune réponse n’est encore faite, à ce jour».