Nigéria: 15 milliards de dollars volatilisés des caisses de l’Etat

L'ex-président du Nigéria, Goodluck Jonathan.

L'ex-président du Nigéria, Goodluck Jonathan. . DR

Le 06/05/2016 à 16h05

La nouvelle a fait l’expression d’une bombe. 15 milliards de dollars se seraient volatilisé des caisses de l’Etat sous l’ère de l’ex-Chef d’Etat Jonathan Goodluck. Cette somme devait servir, sur le papier, à l’acquisition d’équipements militaires destinés à la lutte contre Boko Haram.

Kiosque le360 afrique: Le journal www.premiumtimesng.com s’arrête largement sur ce qui paraît être l’arnaque du siècle dans ce pays d’Afrique de l’Ouest en proie au terrorisme islamiste. L’annonce a été récemment faite par le Vice-président nigérian Yemi Osinbajo, en marge de la présentation à la presse d’un livre-documentaire sur: «Les défis de la croissance et du développement au Nigéria".Le détournement de cette somme serait intervenu durant le mandat de l’ex-chef d’Etat Goodluck Jonathan. L’opération est en fait le fruit de diverses activités frauduleuses et de corruption menées clandestinement par des membres de l’administration nigériane.La publication électronique rapporte que le responsable politique a fait savoir que son pays ne pouvait pas continuer indéfiniment à encaisser le niveau choquant de corruption du secteur public. «Si vous connaissiez l’importance des montants perdus dans ces conditions, vous découvrirez que nous avons de nombreux trous noirs dans nos caisses», a déclaré le vice président nigérian, repris par le journal électronique.Pour donner une idée de l’ampleur de la fraude aux 15 milliards de dollars, le responsable politique estime que ce montant représente plus de la moitié des réserves en devises du pays, soit 27 milliards de dollars !Yemi Osinbajo a évidemment saisi l’occasion pour rappeler la promesse de campagne de l’actuel président nigérian, Muhammadu Buhari, de lutter contre la corruption et d’imposer l’intégrité dans la gestion de la chose publique. «Nous voulons envoyer un message très clair : ceux qui seront pris dans des affaires de corruption, ne seront pas tout simplement sévèrement sanctionnés, mais se verront priver pour toujours de l’ensemble de leurs biens, peu importe les circonstances dans lesquelles ils ont été acquis», a lancé le vice-président nigérian à l’assistance, composée de plusieurs autorités publiques et d’importants hommes d’affaires. A bon entendeur…

Par Souleymane Baba Toundé (Lagos, correspondance)
Le 06/05/2016 à 16h05