Burkina Faso: la création d’une SARL à moins de 10 euros!

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Le 18/05/2016 à 13h17

Revue de presseLe gouvernement burkinabé vient d’adopter un décret fixant à 5.000 Francs Cfa (un peu moins de 10 euros), le capital social minimum nécessaire à la création d’une Société à responsabilité limitée (SARL).L’objectif est de lutter contre l’informel.

Kiosque le360 afrique: Pour le journal électronique lefaso.net qui s’est emparé du sujet aujourd’hui, cette réforme permet de réduire le coût de création d’entreprise qui était jugé élevé pour certaines couches de la population.«Elle vient ainsi approfondir les réformes du climat des affaires pour libérer les opportunités. Et ainsi, permettre la création d’un plus grand nombre d’entreprises par les personnes à ressources limitées, mais avec un capital intellectuel très important», explique-t-on auprès de la publication qui cite des sources gouvernementales.Cette décision vient compléter la longue liste de mesures déjà initiées par le Burkina, depuis une décennie, en vue d’encourager la création et le développement des entreprises.«Il s’agit, entre autres, de la mise en place de nouvelles structures telles que les Centres de formalités des entreprises, les centres de gestion agréés, les guichets uniques du foncier, les tribunaux du commerce, la réduction du taux d’impôt sur les sociétés, l’adoption de nouvelles dispositions sur le code fiscal et les investissements», rappelle lefaso.net. Résultat: ces actions ont mené à un accroissement du nombre de créations d’entreprises, passant de 2.581 en 2006 à 7.564 en 2015, soit une augmentation de 193%.«Mais, un très grand nombre de ces entreprises ferment quelque temps après leur création», relativise la publication. Parmi les activités en faillite, 77,27% étaient des entreprises individuelles et 22,73% des entreprises sociétaires, selon une étude réalisée par la Maison de l’entreprise du Burkina en 2011. «D’où l’importance d’encourager les créateurs d’entreprises à mieux organiser leurs activités», commente-t-on auprès du support électronique.Les banques locales auront aussi un rôle à jouer, notamment dans l’accès au financement. Une rencontre a d’ailleurs réuni hier les principaux acteurs financiers du pays pour se pencher sur les nouvelles opportunités et contraintes de cette réforme.Le secteur soulève beaucoup d’interrogations dans le cadre de l’application de cette réforme. Elles portent notamment sur les mesures d’accompagnement prévues, la couverture des frais de tenue de compte ainsi que la gestion de charges diverses qu’un capital de moins de 10 euros est loin de pouvoir assurer.

En attendant, le Burkina est prêt à aller beaucoup plus loin pour relever sa compétitivité et son attractivité en vue de drainer les investissements.

Par Souleymane Baba Toundé (Lagos, correspondance)
Le 18/05/2016 à 13h17