Kiosque le360 afrique: La nouvelle épidémie qui s’est déclarée le 25 mai dernier réveille de vieux démons pour la filière avicole locale. Selon le site d’information Camerpost.com, cet épisode de l’infection H5N1 survient alors que la filière avicole se relève péniblement de la précédente épreuve de mars 2006.Plus de 30.000 poulets ont été supprimés pour éviter la propagation du virus. Vendredi dernier, pourtant, le gouvernement a annoncé avoir détruit toute la production de la ferme contaminée dès les premières heures de la déclaration de l’épidémie, soit plus de 15.000 poussins.Même si l’épizootie semble maîtrisée, les mauvais souvenirs de 2006 hantent les producteurs. La psychose que cette situation avait suscitée chez le consommateur avait annihilé, pendant de long mois, tout espoir de croissance de la filière avicole locale. "En 2011 par exemple, le pays produisait 33 millions de poulets. Deux ans plus tard, on parlait de 40 millions, avant d’atteindre quelque 45 millions à fin 2015», rappelle la publication.Pour l’année en cours, l’Interprofession avicole du Cameroun (Ipavic) se projette sur un volume de 50 millions de poulets. Cette dernière augmentation a été rendue possible grâce à la chute du cours du mais», principal intrant alimentaire de la filière, selon le journal.La publication anticipe aussi des impacts sur la production d’œufs frais, qui avait elle aussi payé un lourd tribut, en 2006, dans une crise similaire. La production annuelle est passée d’un volume de 2,5 millions d’unités à quelque 860.000 en quelques mois.La reprise a finalement été au rendez-vous pour la filière avec une production en 2015 qui a atteint un volume de 2 milliards. Le secteur n’a pas encore retrouvé son niveau d’avant la crise mais sort progressivement la tête de l’eau.Pour éviter tous ces dégâts sur le secteur, les autorités publiques tentent de rassurer tant bien que mal. «La forme de la grippe aviaire qui vient de se déclarer est la moins virulente de toutes», annonce le journal, citant des sources officielles.Le journal relativise tout de même en indiquant que la psychose que provoque ce type de situation peut s’avérer plus destructrice pour la filière avicole locale que le virus lui-même. L’Etat a pourtant d'ores et déjà pris la décision d’interdire la commercialisation du poulet et des dérivés alimentaires jusqu’à nouvel ordre.
Le 31/05/2016 à 00h34