Niger: le rail de la discorde

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Le 02/06/2016 à 01h16

Revue de presseEn litige avec un le groupement Geftarail-Africarail S.A dans la construction d’un chemin de fer transnational, la Boucle ferroviaire, l’Etat nigérien met les points sur les «i». La presse locale fait largement écho du texte sur un contexte d’attribution et d’exécution de ce marché très controversé.

Kiosque le360 afrique: «Le présent communiqué de presse fait suite aux publications et déclarations médiatiques du groupement Geftarail-Africarail S.A sur le projet de boucle ferroviaire». C’est par cette courte phrase que l’Etat plante le décor de cette sortie médiatique.Selon le site d’information actuniger.com, cette sortie fait suite également à «l’assignation de l’Etat du Niger devant le tribunal arbitral de Paris par le même groupement». La publication rapporte qu’une délégation nigérienne composée de Mohamed Moussa, conseiller principal du Premier ministre, d'Ibro Zabaye, directeur du contentieux de l’Etat et de Yacouba Nabara, avocat de l’Etat du Niger, a négocié avec le groupement Geftarail et Africarail du 24 au 25 mai 2016 à Paris.«Le but de ces négociations était de trouver un accord amiable pour mettre fin au protocole signé le 15 janvier 1999 par lequel quatre Etats avaient confié au groupement Geftarail la mission de mobiliser des ressources, de réaliser des études et de construire et exploiter certains tronçons de la grande boucle ferroviaire», explique-t-on dans le journal électronique qui reprend les termes du communiqué de l’Etat nigérien.Les négociations ont abouti, le 25 mai 2016, à la signature d’une déclaration commune en dix points, tenant lieu de relevé de conclusions et qui renvoie à un accord ultérieur écrit et signé par les parties. Ainsi, la publication rapporte que «depuis le 26 mai 2016, le groupement Geftarail a déclenché une campagne médiatique en exploitant le point 3 de cette déclaration».Ce point 3 avait pour seul but de reconnaitre que le protocole d’accord signé le 15 janvier 1999 n’a pas été dénoncé. Le communiqué précise que ce protocole n’accordait aucune exclusivité à Gefatarail pour la construction de la boucle ferroviaire. «En sortant ce point 3 de son contexte, les représentants de Geftarail exploitent de manière déloyale la déclaration commune en laissant croire que le Niger remettait en cause la concession Bolloré», explique-t-on dans le texte du gouvernement nigérien.Pourtant, au cours de cette négociation, la délégation nigérienne a soutenu que la concession Bolloré est la seule valide car signée en bonne et due forme; alors que le B.O.T (built, operate and transfert) envisagé avec Geftarail n’est pas encore signé.Le Niger réaffirme ainsi que le groupe Bolloré reste son seul partenaire crédible pour la réalisation du chemin de fer entre Cotonou et Niamey. Le groupe français dispose pour cela de «tous les droits que lui confèrent les concessions de construction et d’exploitation dûment signées par l’Etat du Niger», selon la même source.

Par Souleymane Baba Toundé (Lagos, correspondance)
Le 02/06/2016 à 01h16