Egypte. La TVA passe mal et suscite l'ironie des réseaux sociaux

Une rue jouxtant un souk à Le Caire

Une rue jouxtant un souk à Le Caire. DR

Le 25/07/2016 à 14h15, mis à jour le 25/07/2016 à 17h55

Après son entrée en vigueur, les Egyptiens commenceront à supporter une TVA de 12 à 14% pour la plupart des biens de consommation. Les services bancaires sont exonérés et l'enseignement privé sera taxé à 5%. Les réseaux sociaux se sont emparés du sujet avec beaucoup d'ironie.

Kiosque Le360 Afrique. Afin de moderniser son système fiscal, et surtout améliorer ses ressources, le gouvernement d’Al Sissi a proposé la mise en place de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) en Egypte. Mais, depuis l’adoption par le Parlement, cette nouvelle taxe est fortement critiquée sur les réseaux sociaux.

Les principales denrées, seront ainsi taxées entre 12 et 14%, souligne l’éditorialiste du Dailynewsegypt.com. Il ajoute néanmoins que la loi exonère 52 produits de première nécessité. Quant aux services, tels que la formation dans les écoles internationales et le conseil des cabinets d’experts, ils seront assujettis au taux de 5%, comme le souligne, Amr Al Mounir, ministre des Finances.

Changer une taxe archaïque

Jusqu’ici, c’est une taxe archaïque qui existait sur la production des industries manufacturières notamment et sur les importations. Cependant, contrairement à la TVA, de telles taxes ne sont pas déductibles et donc sont plus lourdes pour les entreprises. Ainsi, plus la filière est longue, plus la pression fiscale est lourde pour le consommateur final. Car, chaque industriel paie et refacture l’impôt qu’il a supporté.

En revanche, la TVA, actuellement en vigueur dans plus de 150 pays dans le monde, est plus souple. Théoriquement, l’impôt n’est payé qu’une seule fois, puisque chaque agent économique déduit ce qu’il a payé auparavant. Voilà pour la théorie. Mais la réalité est moins rose pour le panier de la ménagère. En moyenne, il devrait y avoir une hausse généralisée des prix de l’ordre de 5%, selon certains experts.

Fumer c'est bon pour la santé du Trésor

Mais sur les réseaux sociaux, on s’en donne à cœur joie. "Fumons, fumons et sauvons la santé financière d’Al Sissi", peut-on lire sur un compte facebook. La cigarette qui génère déjà plus de 3 milliards d’euros, en rapportera près de 500 millions de plus, avec la TVA. Alors, "les gros fumeurs auront-ils une détaxe ?", s’interroge cet autre internautes sur Twitter.

Cette taxe est intervenue au mauvais moment. Car depuis plusieurs mois, la livre égyptienne ne cesse de se déprécier. S’il fallait 6 livres pour un dollar en 2012, il en faut officiellement 8,88 désormais sur le marché bancaire. Mais le dollar étant introuvable, il faut se rabattre sur le marché noir. Là aussi les taux explosent. Le dollar s’échange jusqu’à 12 livres, entraînant dans son sillage l’or. "Il faut désormais offrir une chebka bio (ceinture traditionnellement en or offerte à chaque mariée) à la place de l’or", ironise cet internaute.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 25/07/2016 à 14h15, mis à jour le 25/07/2016 à 17h55