Kiosque Le 360 Afrique. Alors qu’elle avait accordé une aide de 47,5 millions de dollars pour le développement du barrage hydroélectrique d’Inga III, la Banque mondiale (BM) vient d’annoncer qu’elle la suspendait. C'est ce qu'affirme l'hebdomadaire Jeune Afrique sur son site. L’Institution évoque un changement de "l’orientation stratégique" donnée par le gouvernement congolais. C’est ce que laisse entendre le communiqué diffusé en début de semaine. Cependant, aucune précision n’est apportée par rapport à ce changement dont parle la BM. La suspension du financement concerne d’autres barrages s’intégrant dans la stratégie hydroélectrique de la République démocratique du Congo (RDC) et qui devaient être soutenus pour 25,6 millions de dollars.
Ce sont donc 73,1 millions de dollars qui avaient été prévus en mars 2014. Cependant, le gouvernement congolais a reçu à peine 6% de ce montant, à ce jour. C’est dire que les réticences de la Banque mondiale ne datent pas d’aujourd’hui. Quel est réellement le changement dont les autorités de la RDC sont accusées ? Aucune précision n’est apportée réellement par le communiqué de la Banque mondiale. Cependant, l’Institution de Bretton Woods est surtout agacée par le fait que Kabila veuille gérer directement le projet.
Une agence rattachée à la présidence
En effet, dès le début, en mars 2014, il était question de mettre en place une Agence de développement du projet Inga III (ADPI). Sauf que cette dernière qui a été repoussée pour décembre 2015, finira par ne voir le jour qu’une année plus tard. Néanmoins, elle est directement rattachée à la présidence de la république, ce qui pose le problème de son indépendance. C’est du moins ce que l’on peut lire entre les lignes du dernier rapport de la BM publié le 13 juin et disponible en anglais.
A l’approche des élections qui étaient initialement prévues en décembre 2016, les experts de la BM voient certainement d’un mauvais œil que le pilotage de l’ADPI, avec les dizaines de millions de dollars, à gérer soit rattachée à Kabila. Ce dernier ne doit d’ailleurs pas se représenter.
Quoi qu’il en soit, il s’agit d’un vrai coup dur pour le gouvernement congolais. Parce que la réticence de la Banque mondiale refroidit l’ardeur des autres bailleurs de fonds, parmi lesquels la Banque africaine de développement (BAD) et l’Agence française de développement (AFD).