Les compagnies pétrolières doivent 721 millions de dollars au Ghana

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Le 08/08/2016 à 18h09, mis à jour le 08/08/2016 à 18h24

Revue de presseAlors que le pays est en train de chercher vainement à s’endetter à hauteur d’un milliard de dollars, des compagnies occidentales lui doivent quelque 721 millions de dollars. Un think tank met en garde le gouvernement contre cette situation ubuesque.

Kiosque le360 afrique: Quand est-ce que l’Afrique cessera d’être complaisante vis-à-vis des compagnies minières et pétrolières exploitant ses ressources ? C’est la question que se posent des experts à propos des impayés des compagnies bénéficiant de droit de prospection. Parmi 16 compagnies, 9 ne se sont pas acquittés de leurs obligations à l’égard du Trésor public du pays de Nkrumah.

La facture d’impayés s’élève à quelque 721 millions de dollars, rapporte The Africa Report qui cite le rapport annuel de l’équivalent de la Cour des Comptes, le Public Interest Accountability Committee.

Le CAPE tire la sonnette d’alarme

Dans le même temps, la Direction des impôts du pays et la Banque centrale ghanéenne affirment dans leur rapport annuel respectif que les compagnies pétrolières ont payé quelque 465 millions de dollars en 2015, contre 907 millions en 2014, soit une baisse de 49%.

Le Centre africain de la politique énergétique (CAPE), un groupe de réflexion, met en garde le gouvernement par rapport à cette baisse de revenu qui pousse indubitablement à l’accroissement de la dette. "C’est une très mauvaise chose et je crois que cela devrait affecter négativement les recettes publiques", a affirmé Ishmael Ackah, directeur du CAPE.

Contrats léonins

Au Ghana, une trentaine de compagnies sont enregistrées dans la prospection pétrolière, cependant seule la moitié est encore active. Le pays a débuté l’exploitation de son or noir en 2007, ce qui lui a permis d’enregistrer une très forte croissance ces dernières années. Le pays produit également du gaz dont une première usine a été inaugurée en novembre 2015.

Néanmoins, à l’image de la plupart des pays africains, les contrats sont mal négociés, contrairement aux pays du Golfe. Ces derniers ne payent aux compagnies étrangères que le coût réel de l’exploitation. Mais, les pays africains, poussés dans une concurrence concernant l’attraction des investisseurs, signent souvent des contrats léonins.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 08/08/2016 à 18h09, mis à jour le 08/08/2016 à 18h24