C’est sans doute la déclaration la plus commentée depuis une semaine. Mardi 9 août, le président Muhammad Buhari a lâché le mot : "le Nigeria est soudainement devenu un pays pauvre", ajoutant que la manière dont son gouvernement a géré la situation a permis à l’économie de résister, malgré tout. Il a notamment rappelé qu’au moment où il prenait le pouvoir, le baril de pétrole était autour de 100 dollars. Depuis, il a chuté jusqu’à 37 dollars et oscille présentement autour de 40-45 dollars.
Aujourd’hui, le Nigéria subit une période qu’il ne serait pas exagéré de qualifier de noire. En effet, le naira a perdu plus du tiers de sa valeur en quelques mois seulement. Du coup, un simple calcul du PIB 2015 exprimé en dollar courant relègue le géant africain derrière l’Afrique du Sud. Par la même occasion, le PIB de 2016 devrait connaitre un repli important, suite à l’effondrement de la production pétrolière.
Beaucoup estiment que c’est la faute directe du président Buhari, lui-même. Car si le Nigéria a perdu 45% de sa production pétrolière, c’est parce que les rebelles se sont attaqués et continuent de s’attaquer aux installations dans le Delta du Niger. Le président Buhari agit en vrai militaire et n’accepte pas une gestion politique de la légitime demande des militants sudistes pour la répartition des revenus du pétrole.
Pas plus tard qu’il a une dizaine de jours, il a supprimé les salaires qui étaient versés à près de 30.000 ex-combattants sudistes, officiellement pour qu’ils s’occupent de la surveillance de ces mêmes installations qui font l’objet d’attaques.