Uhuru Kenyatta et Shinzo Abe ont qualifié "d'historique" la sixième édition de la Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l'Afrique (Ticad), organisée samedi et dimanche prochains, et qui se tient pour la première fois sur le sol africain et non au Japon comme c'est le cas depuis l'édition inaugurale de 1993.
Une trentaine de chefs d'Etat doivent participer à la conférence, et les participants espèrent avant tout la signature d'une soixantaine de protocoles divers et accords commerciaux. Il s'agit pour la plupart de projet d'infrastructures.
Le développement est un long processus
"Le développement n'est pas quelque chose qui va subitement s'offrir à l'Afrique, ce sont les Africains eux-mêmes qui doivent obtenir la liberté et la prospérité qu'ils méritent", a déclaré le président Kenyatta lors d'une conférence de presse à Nairobi avec Shinzo Abe.
Il a ensuite évoqué les trois principaux axes de travail choisis pour la conférence: l'industrialisation de l'Afrique, l'amélioration des soins de santé ainsi que la stabilité d'un continent miné par de nombreuses crises.
"La plupart des nations qui échappent à l'emprise de la pauvreté le font grâce à l'industrialisation, et l'Afrique n'a pas encore été à la hauteur de son potentiel", a notamment souligné Kenyatta, tandis que Abe a qualifié l'industrialisation de "clé du développement économique".
Transfert de technologies
"Le Japon peut fournir de la technologie de haute qualité ainsi que le développement des ressources humaines", a assuré le Premier ministre japonais, évoquant également le secteur de l'agriculture.
En 2013, lors de la précédente Ticad, le Japon avait promis 3.200 milliards de yens d'assistance sur 5 ans (28 milliards d'euros au cours actuel), dont 1.400 milliards de yens d'aide directe.
Les échanges commerciaux entre le Japon et l'Afrique s'élevaient à 24 milliards de dollars en 2015, bien moins que les 179 milliards de dollars d'échanges entre la Chine et ce continent.