Kenya: le président fixe un plafond aux taux d’intérêt des crédits bancaires

Uhuru Kenyatta, président du Kenya.

Uhuru Kenyatta, président du Kenya. . DR

Le 28/08/2016 à 09h19, mis à jour le 28/08/2016 à 17h59

Uhuru Kenyatta a promulgué une loi qui plafonne les taux d’intérêt des prêts appliqués par les banques commerciales. Les taux bancaires sont plafonnés à 400 points de base au-dessus du taux directeur de la Banque centrale du Kenya.

Face aux critiques des opérateurs économiques mécontents des taux exorbitants pratiqués par les banques commerciales et qui constituent un frein à l’investissement des entreprises, le président kenyan Uhuru Kenyatta est sorti de sa réserve. Il a promulgué une loi qui fixe désormais un plafond aux taux d’intérêt des prêts appliqués par le secteur bancaire.

Selon cette nouvelle loi, le taux d’intérêt maximal des crédits bancaires est fixé à 400 points de base au-dessus du taux directeur de la Banque centrale du Kenya. Ce dernier est fixé actuellement à 10,5%. Ainsi, le taux d’intérêt appliqué par les banques commerciales ne peut plus dépasser la barre des 14,5%. «Les banques n’ont pas tenu leurs promesses et les taux d’intérêt ont continué à augmenter, ce qui a abouti à d'énormes écarts entre les taux d’intérêt et les taux de rémunération des dépôts».

Si ce taux paraît encore élevé, il faut rappeler qu’avant cette décision du chef d’Etat kenyan, les taux bancaires appliqués par les banques commerciales pouvaient dépasser les 18%.

Par la même occasion, les dépôts des épargnants devront être rémunérés à hauteur d’au moins 70% du taux directeur de la Banque centrale, soit actuellement 7,35% au minimum, alors qu’ils sont rémunérés à des taux inférieurs à 5%.

Ces décisions seront certainement bien appréciées par les opérateurs économiques et les épargnants. Reste à savoir quelle sera la réaction des banques commerciales kenyanes qui s’étaient engagées à revoir leurs taux à la baisse, mais sans passer jusqu'ici à l’acte.

Par Kofi Gabriel
Le 28/08/2016 à 09h19, mis à jour le 28/08/2016 à 17h59