Kiosque Le360 Afrique. C’est pratiquement sans grande surprise que Standard and Poor’s a dégradé la note de la dette nigériane de plusieurs niveaux. Désormais, les emprunts souverains à long terme sont notés B, soit cinq niveaux en deçà de l’investment grade BBB-. Entre autres difficultés auxquelles le pays fait face, S&P évoque la chute des recettes pétrolières, mais également les restrictions concernant la politique de change et la suppression des incitations fiscales. L’information est notamment relayée par Oil Price qui s’intéresse au premier producteur de pétrole d’Afrique.
Contraction du PIB
Standard & Poor's prévoit désormais une contraction du produit intérieur brut nigérian de 1% cette année. La pays est d'ailleurs techniquement en récession, puisqu'il a cumulé deux trimestres de croissance négative. Selon les analystes de S&P, une reprise reste possible à partir de l’année prochaine, à condition, bien entendu, que la production pétrolière reprenne et qu’elle se maintienne durant toute l’année. Cela permettra peut-être d’atteindre le taux de croissance de 4% du PIB en 2018, comme le prévoit la banque d’affaires et cabinet de rating international.
Le timing de la publication n’est pas choisi au hasard. Car le Nigéria veut lever 1 milliard de dollars sous forme d’eurobond cette année. C’est le lundi 19 septembre que l’ensemble des offres devaient être faites. Ces eurobonds font partie d’un programme fédéral d’emprunt à moyen terme, portant sur quelque 4,5 milliards de dollars à l’horizon 2018.
Rébellion dans le Delta du Niger
Il faut rappeler qu’au-delà de la chute des cours du pétrole à l’échelle internationale, le Nigéria a subi des attaques de groupes rebelles dans le Delta du Niger, l’Etat où se concentrent les réserves du pays. Ainsi, la production pétrolière qui atteignait 1,56 million de barils a reculé de quelque 700.000 barils/jour.
S&P estime que la reprise de la production pourrait être confirmée durant le 4e trimestre de l’année 2016. En effet, le groupe rebelle des Niger Delta Avengers (NDA) a décrété unilatéralement un cessez-le-feu qu’il respecte depuis près d’un mois. Mais les craintes ne se sont pas entièrement dissipées. Puisque d’autres groupes de militants ont refait surface, attaquant également des installations pétrolières, dont des pipelines durant ce mois de septembre.