Egypte-Russie: fin de la brouille autour du blé

L'Egypte est revenue sur sa décision d'interdire le blé russe.

L'Egypte est revenue sur sa décision d'interdire le blé russe. . DR

Le 27/09/2016 à 10h14, mis à jour le 27/09/2016 à 11h34

Les exportations de blé russe vers l'Egypte ont été les deux dernières semaines au centre d'une véritable guerre. L'Egypte, premier importateur au monde avait décidé de freiner le blé russe à cause de la présence d'un champignon. Face à la réaction russe, elle a fait marche arrière.

Tout est bien qui finit bien. L’Egypte et la Russie reviennent à de meilleurs sentiments avec la levée des interdictions contre leurs produits agricoles respectifs. Le gendarme russe des normes sanitaires a mis fin aux hostilités, après que l’Egypte a renoncé à se montrer sévère contre le blé russe.

Tout est parti de la décision égyptienne d’interdire le blé russe à cause de la présence de l’ergot, champignon hallucinogène dont la limite autorisée est de 0,05%. Il s’agit d’une norme fixée par la FAO que l’Egypte appelle à s’y conformer. L’Egypte avait déjà fait retourner des bateaux canadiens, français, américains et australiens qui n’ont pas réussi à passer le test.

Si Ottawa, Paris, Washington et Canberra ont à peine fait la moue, Moscou a eu une réaction épidermique, estimant probablement qu'il s'agissait d'une nouvelle sanction que l'un des partenaires des Américains voulaient lui infliger. Après qu’un de ses chargements de blé ait été recalé, la Russie a décidé à son tour d’interdire les importations d’agrumes égyptiennes. Le Caire a immédiatement fait machine arrière. Elle n’avait pas le choix, de toute manière. Car, ses besoins sont énormes et tous les traders ont refusé de lui vendre après ces interdictions à la chaîne.

Il ne s’agit pas de caprice entre les autorités des deux pays. Les enjeux sont importants. L’Egypte est le plus gros importateur de blé au monde. Sa consommation qui est de près de 16 millions de tonnes n’est couverte qu’à 70% par la production locale. Donc, bon an mal an, le pays des pharaons importe entre 10 et 12 millions de tonnes de blé. Durant la campagne 2015-2016, le déficit était de 11,5 millions de tonnes.

Pour sa part, la Russie est le plus gros exportateur de blé au monde. Cette année, d’après Arkadi Zlotchevski, président de la fédération des producteurs russes, la récolte a atteint un niveau record de 118 millions de tonnes, une première depuis la fin de l’ère soviétique. On n’est pas très loin du record historique russe qui date de 1978 avec 127 millions de tonnes. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 27/09/2016 à 10h14, mis à jour le 27/09/2016 à 11h34