Nigéria: le leader des télécoms MTN aurait grugé l'Etat de 14 milliards de dollars

DR

Le 28/09/2016 à 14h59, mis à jour le 28/09/2016 à 17h09

Un sénateur nigérian l’accuse d’avoir transféré illégalement près de 14 milliards de dollars. Il s’en défend, mais il semblerait que les accusations de ce type se multiplient. MTN serait un habitué des faits.

Si l’accusation se confirme, MTN risque encore de payer une forte amande. Le leader continental des télécommunications aurait transféré du Nigéria vers l’Afrique du Sud quelque 13,92 milliards de dollars. MTN aurait bénéficié de la complicité de plusieurs banques établies au Nigéria pour pouvoir commettre son forfait, affirme l’Agence Ecofin. Evidemment, la société n’a pas tardé à démentir ces accusations que son directeur général, Ferdi Moolman, affirme être "fausses et sans fondement".

Tout est parti d’un tweet, hier mardi 27 septembre 2016, de Dino Melaye, sénateur nigérian. Selon lui, durant les 10 dernières années, c’est-à-dire depuis 2006 MTN a fait sortir près de 14 milliards de dollars avec l’aide de différentes banques. CItigroup, Standard Chartered Bank (SCB), Stanbic ITBC, filiale du sud-africain Standard Bank et enfin Nigeria Diamond. Quoi qu’il en soit, toujours selon Ecofin, une enquête a été ouverte parle Sénat pour tout ceci au clair.

Il faut rappeler que ce n’est pas la première fois que MTN est citée dans une histoire de fraude. Le syndicat de journalistes d’investigation, Finance Uncovered, qui dénonce de telles malversations avait pointé un doigt accusateur vers MTN, l’année dernière.

Selon eux, MTN a transféré plusieurs milliards de rands en monnaie locale depuis des pays comme le Ghana, la Cote d’Ivoire, l’Ouganda ou encore le Nigéria, en utilisation des moyens détournés. En réalité, MTN se servirait de prestations n’ayant pas de base réelle ou surfacturée par la maison-mère. De ce fait, les filiales procèdent au paiement même si de telles prestations semblent fictives. Cela fait échapper à l’impôt une bonne partie des résultats. De plus les actionnaires locaux voient leurs revenus s’évanouir sous leur nez.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 28/09/2016 à 14h59, mis à jour le 28/09/2016 à 17h09