La chute du cours du pétrole n’est pas le seul facteur d’inquiétude qui pèse sur la croissance des économies africaines, notamment celles de l’Afrique de l’ouest et centrale. Le groupe Boko Haram constitue pour le Fonds monétaire international une véritable menace à la croissance. Ce sentiment a été exprimé par Maurice Obsfeld, économiste principal du FMI, qui s’exprimait au cours d’une conférence de presse en prélude aux Assemblées générales de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), prévues à partir de ce vendredi.
«L’insécurité de plus en plus préoccupante jette le trouble sur l’économie de ces Etats», déplore le haut responsable de l’institution financière internationale. Pour rappel, les pays les plus touchés par cette nébuleuse terroriste sont le Nigéria, le Cameroun, le Niger et le Tchad.
La chute des prix du baril de pétrole combinée à une grave situation sécuritaire ont plongé le Nigeria, le pays le plus touché par les attaques de Boko Haram dans une profonde récession. La croissance du PIB nigérian devrait croitre d’à peine 1,7% en 2016. La situation est également difficile dans les autres pays à l’image du Tchad, confronté lui aussi à la baisse de ses recettes pétrolières.
Face à cette situation, le FMI, a souligné Obsfeld, pourrait «aider à la mise en place d’un cadre plus cohérents de politiques macro économiques, pour faire face à la persistance de la faiblesse des cours des produits de base et pour une meilleure intégration des pays dans le commerce régional et international, tout en contribuant à la détermination des meilleurs investissements susceptibles de contribuer à la croissance». Cela se traduira par la mise en place, en plus d’une assistance financière, d’une assistance technique afin de mettre en place des politiques budgétaire, fiscale et monétaire à même de contribuer à faire face aux difficultés conjoncturelles. Dans ce cadre, le FMI préconise notamment des réformes budgétaires visant à renforcer la capacité des services de recettes fiscales.