Cameroun: la présidence ne peut plus payer ses 2000 jeunes employés

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Le 17/12/2016 à 16h02, mis à jour le 17/12/2016 à 16h25

Quand on lit cette information on est tant frappé par le nombre de 2000 employés temporaires que par l'incapacité de la présidence camerounaise à les payer. Mais ce n'est pas le plus étonnant: les employés pointent dans les services de la présidence pour des salaires mensuels d'à peine 20 euros.

Kiosque le360afrique. Comment la présidence peut-elle se retrouver avec quelque 2000 jeunes employés temporaires sous les bras au point de ne pas parvenir à les payer tous? C'est la première question que l'on pourrait se poser. C'est pourtant bien le cas, puisque selon le quotidien L'Epervier Plus "sur près de 2000 temporaires en service à la Présidence de la République, seule la moitié a perçu son salaire mensuel allant de 16 000 FCFA (25 euros) à 20 000 FCFA (30 euros). L’opération a été suspendue pour défaut de liquidité et renvoyée après les fêtes de fin d’année".

On comprend par-là qu'il s'agit de très modestes salaires, même dans un pays comme le Cameroun. Le revenu mensuel moyen y est estimé à 98 dollars contre 141 dollars en Afrique et 850 dollars pour le reste du monde. Ces 2000 jeunes font visiblement partie de la vague de recrutements sz 20.000 jeunes lancée par le président camerounais en 2012 afin de réduire le chômage. Ne sachant pas où les loger, certains sont été intégrés dans divers services de la présidence.

Cela n'a pas été bien difficile en pratique, puisqu'outre le Palais de l'Unité, le chef de l'Etat camerounais possède plusieurs résidences, mais également des pavillons présidentiels dans certains lieux publics et des exploitations agricoles. L'essentiel est géré par l'intendance du Palais qui est donc chargé de payer mensuellement à ces jeunes leur maigre pécule. Il se trouve cependant que depuis plusieurs mois, les jeunes n'étaient plus payés, toujour selon le journal l'Epervier plus. Quand ils sont appelés le 14 décembre dernier pour recevoir enfin leurs arriérés, seule la moitié d'entre eux ont perçu leur dû.

"Au vu du nombre de jeunes recrutés, il était prévisible qu’à un certain moment, la Présidence soit confrontée aux difficultés liées au traitement salarial de ces derniers". Mais le pire c'est que beaucoup de jeunes qui ne se présentent plus au travail et sont partis "avec des badges estampillés Présidence de la République du Cameroun (PRC)". Dès lors, certains se livreraient "à des arnaques auprès des personnes imprudentes". 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 17/12/2016 à 16h02, mis à jour le 17/12/2016 à 16h25