La vente pyramidale MMM débarque au Ghana après avoir pillé Nigérians et Sud-africains

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Le 20/12/2016 à 17h41, mis à jour le 20/12/2016 à 19h03

A peine chassée du Nigeria, MMM, une arnaque basée sur la vente pyramidale et qui se décrit comme de la finance sociale, vient de débarquer au Ghana. Pour le moment, les autorités ne disent rien par rapport à ce qui risque de causer encore beaucoup de victimes.

Kiosque le360afrique. Marvodi Mondial Movement, une escroquerie dite "de vente pyramidale" ou "à la chaîne de Ponzi", qui sévit depuis 27 ans, ruinant des milliers de personnes dans plusieurs pays africains, vient de s’attaquer au Ghana. C'est Quartz qui revient sur l'information dans un long article, mettant en garde les éventuelles victimes. 

Juste une semaine après avoir suspendu ses activités au Nigeria, la chaîne qui se décrit elle-même comme "un fonds d’aide mutuelle" a démarré au Ghana, le voisin ouest-africain du Nigeria. Lancé en toute discrétion le mois dernier, MMM Ghana fonctionne suivant le même modèle qu’il a déjà utilisé ailleurs et commence déjà à toucher les Ghanéens ordinaires.

A l’image des arnaques similaires, MMM recrutent des victimes qui elles-mêmes en alpaguent d’autres et ainsi de suite. L’idée est de faire payer les nouvelles recrues en leur promettant de leur rembourser la somme investie initialement, majorée d’un intérêt de 30%.

Dans le contexte économique ghanéen relativement difficile, MMM s’est décrit comme une sorte de système financier solidaire et social. Il se trouve qu’il a déjà ruiné beaucoup de personnes dans nombre de pays. Le Ghana ne fait que s’ajouter à cette longue liste.

Au Nigeria, par exemple, ce sont quelque 2,4 millions de clients qui se sont laissés tenter sans que les autorités ne lèvent le petit doigt. Parmi les victimes, des étudiants qui estimaient qu'il était plus profitable d'investir dans cette chaîne de Ponzi et d'empocher 30% d'intérêt plutôt que d'ouvrir un compte dans une banque. Mal leur en a pris, puisque peu de personnes réussiront à entrer dans leurs fonds. 

En Afrique du Sud, le schéma a été identique et MMM quittera le pays en dénonçant la persécution des médias, comme cela a été le cas au Nigeria également. MMM a aussi sévi au Zimbabwe. 

Pour le moment, les autorités ghanéennes ne semblent pas inquiétées par cette société qui a pignon sur rue, à Accra et qui s'active déjà sur les réseaux sociaux. Beaucoup de clients -ou plutôt de victimes- ont été bernés. Parmi les autres pays où MMM entend se développer figure également le Kenya. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 20/12/2016 à 17h41, mis à jour le 20/12/2016 à 19h03