Nigeria: la deuxième plus grande compagnie aérienne licencie les deux tiers de son personnel

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Le 17/03/2017 à 21h08, mis à jour le 18/03/2017 à 08h11

La deuxième plus grande compagnie aérienne au Nigeria, Aero Contractor, a licencié un millier de personnes, soit les deux tiers de ses effectifs, pour tenter d'échapper à la faillite, a indiqué vendredi l'agence gouvernementale qui la contrôle.

Une lettre a été envoyée cette semaine aux membres du personnel, justifiant les licenciements par les "difficultés financières" d'Aero. Plus de 1.000 personnes sont concernées sur les 1.500 employés que compte la compagnie, a confirmé Jude Mwauzor, porte-parole de la Société de Gestion d'Actifs du Nigeria (AMCON).

Cette agence publique avait racheté Aero en partie en 2011, puis pris le contrôle de la compagnie pour tenter d'endiguer ses dettes, et pour augmenter ses capacités de routage. "Nous ne pouvons plus continuer à vivre dans le mensonge. Il fallait rationaliser les effectifs, parce que trop d'employés ne font rien", a expliqué M. Mwauzor. Il a assuré que cette mesure était temporaire, avant de pouvoir "stabiliser Aero et retrouver son efficacité et sa rentabilité".

Aero possède sept avions, mais seulement deux sont opérationnels, les autres étant actuellement en révision. Les pénuries de dollars dans le pays causées par une grave récession économique, handicapent lourdement toutes les compagnies aériennes qui ne peuvent plus payer leurs fournisseurs de kérosène ainsi que les entreprises de maintenance basées à l'étranger.

Cette annonce est une nouveau coup dur pour le secteur, dont la gestion a été historiquement gangrénée par des impayés et par une corruption généralisée, et qui souffre de plein fouet de la crise économique. L'agence du gouvernement a également pris en main la principale compagnie aérienne du pays, Arik Air, en février dernier, pour la sortir d'une faillite imminente.

Arik, qui contrôle 60% des routes aériennes de ce pays immense, sans bonne infrastructure routière, était étouffée par les dettes (402 millions d'euros en décembre dernier). Toutes ses destinations régionales et internationales (Johannesburg, New York,...) ont été supprimées et des créanciers internationaux ont saisi plusieurs de ses avions.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 17/03/2017 à 21h08, mis à jour le 18/03/2017 à 08h11