CEDEAO: le corridor Abidjan-Lagos en marche

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Le 01/04/2017 à 08h48, mis à jour le 01/04/2017 à 09h36

C’est une grande avancée que la CEDEAO vient d’enregistrer avec la signature du traité du corridor Abidjan–Lagos. Avec cinq pays traversés, ce projet d’autoroute, longue d’un peu plus de 1.000 km et longeant le Golfe de Guinée, va donner un coup de fouet à l’intégration sous-régionale.

La CEDEAO réalise un grand coup. Les cinq pays (Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Bénin et Nigeria) concernés par le corridor Abidjan-Lagos viennent de ratifier le traité connexe, marquant ainsi leur engagement formel à concrétiser cet important projet vieux de près de deux décennies.

A terme ce sont cinq capitales et cinq ports parmi les plus importants de l’Afrique de l’Ouest qui seront ainsi reliés par une autoroute, ouvrant de nouvelles perspectives économiques à toute la région. Selon un document de la CEDEAO, ce corridor long d’environ 1.000 km représente déjà 75% des échanges en Afrique de l’Ouest, surtout qu’il est profitable aux pays de l’hinterland comme le Burkina, le Mali, et le Niger.

Mais au-delà, le roi Mohammed VI a d'ores et déjà projeté le prolongement jusqu'à Tanger, ce qui en fera le plus dense réseau de transport routier à 2X2 voies du continent. 

De façon concrète, le projet vise à construire une autoroute de type 2×3 voies. Au niveau de chaque pays, les premiers tronçons de cet axe important ont commencé à voir le jour. En Côte d’Ivoire, 42 km d’autoroute ont été inaugurés en septembre 2015, entre Abidjan et Grand Bassam, sur un trajet total estimé à 170 km environ menant à la frontière ghanéenne. Une seconde étape, longue de 40 km, est encore au stade d'étude.

Le Togo, lui, a obtenu en décembre dernier un financement de 187,1 millions de dollars d’institutions financières multilatérales pour la construction de la partie du trajet reliant Lomé à Cotonou, la capitale du Bénin.

Ces exemples illustrent la volonté des Etats de mener à bien ce projet appelé à devenir "un catalyseur pour la croissance économique et l'intégration régionale en Afrique de l’Ouest", notent les experts.

En 2014, la CEDEAO estimait que 22% du corridor avaient un profil de type autoroute.

Ce corridor est une première étape vers le projet plus vaste du corridor devant relier toutes les capitales de la côte ouest-africaine de Dakar à Lagos via Abidjan. Concomitamment, des projets transversaux comme l’autoroute Abidjan–Ouagadougou connaissent des avancées notables.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 01/04/2017 à 08h48, mis à jour le 01/04/2017 à 09h36