La dernière conférence des Chefs d’Etats de l’Union africaine a souhaité accélérer le processus de libre-échange au niveau du continent africain. Un processus qui devrait connaître un coup d’accélérateur à la création d’une grande zone de libre-échange couvrant presque la moitié du continent. Celle-ci sera le fruit de la fusion de 3 grands groupements : COMESA (Marché commun de l’Afrique orientale et australe), EAC (Communauté de l’Afrique de l’est) et SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe).
Ainsi, à la date d’aujourd’hui, 19 des 26 pays concernés, au départ, par ce marché commun ont signé l’accord. Et si tous les pays n’ont pas encore ratifié celui-ci, a expliqué Francis Mangeni, directeur des questions commerciales et douanières auprès du Comesa, c’est que «trois annexes non résolues ont fait que l’accord n’était pas complet et ceci a été invoqué par certaines parties comme justifiant le fait qu’elles ne pouvaient signer ou ratifier le document. Mais leur adoption a marqué un jalon dans les négociations, levant le dernier obstacle en faveur de la signature et de la ratification de l’accord».
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Grâce à cette zone de libre-échange, les tarifs douaniers seront éliminés de manière progressive sur une période de 5 à 8 ans, sachant qu’entre 60 et 85% de ces droits de douane seront éliminés dès l’entrée en vigueur de l’accord.
Au-delà, de la date du 30 octobre prochain devant marquer l’entrée en vigueur de cet accord et donc sa ratification par tous les pays engagés dans le processus de libre-échange, il y a aujourd’hui le risque existentiel manifeste que fait peser sur cet accord la création de la zone de libre-échange continentale (ZLEC) prévue par l’Union africaine.
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Cette ZLEC devrait, pour aller rapidement dans le sens d’une intégration économique rapide au niveau du continent, fusionner le bloc COMESA-EAC-SADC aux autres regroupements régionaux du continent : CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest), UMA (Union du Maghreb arabe) et la CEN-SAD (Communauté des Etats sahélo-saharien).
Reste que le projet de création d’une ZLEC décidé en janvier 2012 pour fin 2017 semble impossible pour de nombreux observateurs. Les différents regroupements régionaux du continent ont des degrés d’intégration très divergents. Si la CEDEAO fait figure de modèle, l’UMA est au point mort depuis presque sa création.