RD Congo: la corruption a causé des pertes fiscales estimées à 750 millions de dollars

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Le 22/07/2017 à 10h48

L'ONG Global Witness estime que la République démocratique du Congo (RDC), pays pauvre mais riche en cuivre et colbalt, a perdu 750 millions de dollars de recettes fiscales entre 2013 et 2015 en raison de "la corruption" dans le secteur des mines.

"La conjugaison délétère de la corruption et d'une mauvaise gestion de la part des administrations fiscales et des entreprises minières publiques de République démocratique du Congo détourne un cinquième des recettes minières du budget de l'État", affirme l'ONG basée à Londres dans son rapport.

Le document qualifie le secteur des mines de "Distributeur automatique de billets" pour le régime du président Joseph Kabila, dont le deuxième mandat est arrivé à échéance en décembre dernier et qui ne peut se représenter d'après l'actuelle constitution.

La RDC "est le premier producteur de cuivre d'Afrique ainsi que le premier fournisseur au monde de cobalt, un élément qui est utilisé pour la fabrication des batteries au lithium-ion des voitures électriques et qui connaît une véritable flambée des prix", souligne l'ONG.

"Cela n'empêche pas le Congo de demeurer parmi les pays les plus pauvres au monde", ajoute Global Witness au sujet du plus vaste pays d'Afrique après l'Algérie -2,3 millions de km2- et dont une grande partie des 80 millions d'habitants vit dans la pauvreté.

"L'un des coupables majeurs de ce détournement de fonds est la principale entreprise minière détenue par l'État, la Gécamines. Celle-ci perçoit plus de cent millions de dollars par an de la part d'entreprises privées du secteur minier congolais, mais semble n'en reverser qu'une infime partie aux caisses de l'État", accuse l'ONG, qui met aussi en cause "les administrations fiscales congolaises".

"La seule manière de mettre fin au détournement de ces fonds essentiels est de réorganiser le système fiscal fragmenté et d'exiger une totale transparence de la part de la Gécamines. Nous devons savoir combien gagne l'entreprise, combien elle paye au fisc et quel est l'objet de ses dépenses", affirme dans le rapport Pete Jones, membre de l'ONG.

Joint par l'AFP à Kinshasa, le directeur de cabinet du ministre des Mines, Valery Mukasa, a déclaré: "N'ayant pas encore lu ce rapport, qui ne nous a pas été transmis, il nous est difficile de réagir aujourd'hui".

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 22/07/2017 à 10h48