Cameroun: toujours le flou sur le projet d’assemblage de véhicules à Kribi

Usine de Tanger Mediterranée

Usine de Tanger Mediterranée. DR

Le 15/10/2017 à 11h42, mis à jour le 15/10/2017 à 15h16

Les véhicules "Made in Cameroon" tardent à sortir des chaînes de l’entreprise Cameroon Automotive Holding Company (CAHC), promotrice des véhicules Star of Africa. Les responsables étaient face à la presse pour expliquer ce retard et annoncer le démarrage effectif de la production automobile du pays.

Janvier 2018. C’est la nouvelle date annoncée pour le démarrage des activités de la Cameroon Automotive Holding Company (CAHC), promotrice des véhicules Star of Africa (Made in Cameroon). L'information a été donnée au cours d’un point de presse ce vendredi 13 octobre 2017 à Yaoundé, par les responsables de l’entreprise CAHC. Néanmoins, le dossier donne l’impression de patiner.

En effet ce projet d’assemblage des véhicules made in Cameroon est né il y a cinq ans déjà. Au cours d’une audience accordée à Lu Fuqing, le PCA de l’entreprise promotrice du projet, Paul Biya, président de la République du Cameroun avait donné son haut accord pour la création d’une usine de production de véhicule dans le pays. Le gouvernement devait, à la suite de l’accord du chef de l’Etat, apporter les facilités foncières et fiscalo-douanières nécessaires à la mise en œuvre de ce projet.

Un site de construction de l’usine de production des véhicules a effectivement été localisé à Kribi, au sein du complexe industrialo-portuaire. Et l’on a annoncé le démarrage des activités en 2015, puis en 2016 et aujourd’hui, toujours rien. Et peu après, comme pour mettre la pression sur les pouvoirs publics camerounais, mais surtout rassurer les uns et les autres de leur volonté de donner vie au projet, la CAHC a organisé en avril dernier le 1er salon automobile du Cameroun, baptisé «China Cameroon Auto Show».

Du 21 au 26 avril 2017, ce salon a drainé du monde au Palais des Sports de Yaoundé, pour découvrir les premiers véhicules Star of Africa made in Cameroon. 20 prototypes flambants neufs, constitués de berlines, 4x4 et de véhicules utilitaires (camion, camionnette, fourgonnette, bus, car, Coster, jeep, monospaces V3, V5, N2, X25, etc.).

A l’ouverture du salon de Yaoundé, Lu Fuqing, PCA de l’entreprise avait expliqué que l’idée de cette exposition était de montrer aux populations ce qui serait bientôt fait sur place au Cameroun. Et d’assurer que la CAHC était prête pour la construction d’une usine d’assemblage et de montage de véhicules lourds et légers dans le pays.

Seulement, regrette déjà le PCA, «les formalités liées à l’acquisition du site de Kribi ne sont toujours pas encore achevées. C’est dire que nous ne savons pas encore exactement quand nous allons commencer les assemblages. Alors que la CAHC a déjà investi 1,4 milliard de francs CFA dans ce projet, notamment pour concevoir et fabriquer les prototypes exposés lors du salon. Mais aussi pour une étude du marché camerounais, sur la base de laquelle les 20 modèles exposés ont été retenus».

Ce vendredi encore, le discours n’avait guère évolué. La partie chinoise réitère sa volonté de développer le projet dans les plus brefs délais. «Dès que le site nous sera attribué, nous allons lancer le montage de l’usine qui devra durer sensiblement six mois. C’est dire que d’ici janvier 2018, on pourra vendre et mettre les véhicules made in Cameroon en circulation», espère Guy Dzeuguem, concessionnaire des véhicules Star of Africa.

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 15/10/2017 à 11h42, mis à jour le 15/10/2017 à 15h16