Cameroun: la Banque mondiale inspecte les retombées des filets sociaux

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Le 08/11/2017 à 19h04

Rebekka E. Grun, économiste principale est partie de Washington pour vivre les réalités des bénéficiaires du projet, que la banque espère étendre aux réfugiés. Descente de terrain ce mercredi 8 novembre dans les quartiers pauvres de Yaoundé.

L’état des pistes qui mènent chez les bénéficiaires du projet Filets sociaux suffit à comprendre leur niveau de vie. Une extrême pauvreté! Les Filets sociaux, visent justement à réduire l’extrême pauvreté et l’insécurité alimentaire.

Concrètement, il est question dans ce projet en cours d’expérimentation dans certains pays africains, notamment le Burkina Faso et le Cameroun, d’effectuer des transferts d’argent à certaines familles extrêmement pauvres, afin de leur permettre de résoudre des problèmes vitaux. Deux ans durant, elles reçoivent gracieusement une somme mensuelle de 20.000 FCFA et 80.000 FCFA en fin d’année, notamment au mois de novembre.

Après une phase pilote (2013/2016), le Cameroun a reçu d’appui financier de la Banque mondiale pour poursuivre l’initiative, à hauteur de 25 milliards de FCFA. D’où la visite d’inspection de Rebekka E. Grun, économiste principale, partie de Washington pour toucher du doigt les effets dudit projet sur les populations bénéficiaires.

Brigitte Zébazé, veuve de 54 ans, bénéficie du projet depuis 2015. En ce mois de novembre 2017, elle recevra la dernière enveloppe et devra pouvoir vivre mieux avec sa famille. Ce sera manifestement le cas. Car c’est en dansant qu’elle a accueilli la délégation de la Banque mondiale. «Le projet filets sociaux est le mari des veuves, le père des orphelins. On mange trois fois par jour. Les enfants ont repris le chemin de l’école, on se soigne à l’hôpital. Les filets sociaux amènent la prospérité», explique-t-elle en chanson.

Elle assure que grâce aux filets sociaux, elle est désormais revendeuse de vivres frais et dispose actuellement d’un stock de briques de terre, suffisant pour se construire une maison… Les témoignages des représentants des 3.500 bénéficiaires de Yaoundé iront également dans ce sens, tous reconnaissants pour cette initiative.

Globalement, le Cameroun comptabilise aujourd’hui 82.000 bénéficiaires de ce projet, qui se prépare à rentrer dans une nouvelle phase. Rebekka E. Grun explique que «c’est justement en prélude à cette autre phase que je suis au Cameroun. Il est important de parler avec les bénéficiaires, comprendre ce que ce projet leur a apporté et comment faire plus, avec plus de moyens».

Mais déjà, «la Banque mondiale voudrait intégrer les réfugiés dans la base des bénéficiaires, tout en étendant le projet sur toute l’étendue du territoire camerounaise», précise la représentante de la Banque.

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 08/11/2017 à 19h04