«Il faut revoir les techniques culturales et le choix des intrants. L’heure est venue d’assurer l’autonomisation du Cameroun en matière de production de riz, en mettant sur pied des mécanismes permettant de booster la production nationale», a annoncé Yaouba Abdoulaye, ministre délégué en charge de la Planification.
Et pour cause, la demande nationale en riz est estimée à environ 500 000 tonnes. Des besoins loin d'être couverts par la production nationale qui ne dépasse pas 200 000 tonnes.
Pourtant, les terres cultivables ne manquent pas. Mais sur le terrain, les techniciens estiment le rendement insuffisant: 3,5 tonnes de riz à l’hectare alors qu'on peut atteindre 6 tonnes à l'hectare quand les conditions de production sont bonnes.Conséquence: le Cameroun a importé 819.000 tonnes de riz en 2013 et près de 600.000 en 2014, hors frais de taxe, dont une bonne partie est réexportée dans la sous-région.
Pourtant des projets de développement de riziculture irriguée et pluviale se sont multipliés dans le pays, avec l’appui de partenaires asiatiques. Un boom qui a favorisé la réinstauration d’une taxe, supprimée en 2008, sur l’importation de riz au Cameroun dans le cadre de la Loi de finances 2016. Résultat: aujourd’hui, le riz importé de Thaïlande, de Chine ou d'ailleurs coûte un peu plus cher que le riz produit localement sur le marché camerounais. Pourtant, le riz camerounais est introuvable.
Voilà pourquoi une mission interministérielle, dépêchée par le Chef du gouvernement, est allée à la rencontre des riziculteurs de la zone septentrionale, afin de redynamiser le secteur et d'en faire un moteur de développement.
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L'ambition du gouvernement est de faire du Cameroun un pays exportateur de riz à court terme. C'est pourquoi jusqu’au 19 novembre prochain, la mission interministérielle va sillonner les bassins rizicoles, afin de mettre sur pied un programme d’extension, d’intensification et de développement de la production du riz, tant à l’échelle industrielle qu’au niveau familial.