Après un ralentissement en 2015 et 2016, le continent africain devrait confirmer la reprise de sa croissance économique enclenchée en 2017. C’est ce que révèlent les projections de la Banque mondiale dans sa dernière publication relative aux perspectives mondiales. Selon l’institution, l’Afrique subsaharienne devrait afficher une croissance de l’ordre de 3,2% en 2018, contre 2,4% en 2017.
Et suite aux ajustements apportés aux prévisions précédentes de la Banque, les 10 pays les plus dynamiques du continent devraient enregistrer des taux de croissance compris entre 6 et 8,30%.
Malgré la reprise, la Banque mondiale recommande aux économies africaines d'intensifier leurs réformes structurelles trans-sectorielles et les politiques sécuritaires afin d’accélérer leur croissance durant les prochaines années.
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Cela est surtout valable pour les pays dits pétroliers qui continuent à afficher de faibles performances économiques. Ainsi, le Nigeria et l’Angola, les deux premiers producteurs de pétrole du continent, devraient afficher des taux de croissance respectifs de 2,5% et 1,6%. Quant à la première puissance économique africaine, l’Afrique du Sud, sa croissance devrait évoluer de seulement 1,1% en 2018.
Une fois de plus, ce sont les infrastructures et l’agriculture qui devraient être les moteurs de la croissance au niveau du continent. D’ailleurs, hormis le Ghana, qui est encore un modeste producteur de pétrole, aucune des 10 économies d’Afrique subsaharienne les plus dynamiques n’est productrice d’or noir.
Si dans le classement de cette année, on retrouve quasiment les mêmes pays que l'année précédente, on notera tout de même que l’Ethiopie perd, de justesse, sa première place d’économie la plus dynamique du continent depuis 10 ans, au profit du Ghana.
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En effet, le Ghana, avec un taux de croissance estimé à 8,3%, ravit la première place à l’Ethiopie, grâce à l’entrée en production de nouveaux puits de pétrole, la montée en puissance des sites en production depuis 2016, l’amélioration de la production d’électricité avec l’utilisation du gaz naturel découvert et bien évidemment, la bonne tenue du secteur agricole tiré par le cacao, dont le pays est le second producteur mondial.
Pour sa part, l’Ethiopie, après une croissance moyenne de l’ordre de 10,5% annuelle sur la période 2004-2016, le pays a accusé un essouflement en 2017 sous l’effet de la sécheresse, tout en affichant une grande résilience. Avec une croissance de 8,2% prévue cette année, l’Ethiopie pourra compter sur une accélération de sa croissance une fois que le barrage hydroélectrique de la Grande Renaissance entrera en activité avec sa puissance installée de plus de 6400 MW.
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Pour la Côte d’Ivoire, c’est la confirmation de la dynamique enregistrée depuis le retour de la paix et de la stabilité en 2011. Toutefois, avec une croissance de 7,2%, le pays accuse le coût de la crise du cacao, dont elle est le premier producteur mondial et les effets des mutineries répétées des ex-soldats sur le budget de l’Etat. La croissance devrait bénéficier, en plus de la bonne tenue du secteur agricole, poumon de l’économie ivoirienne, des effets des projets d’infrastructures: métro d’Abidjan, autoroutes, barrages hydro-électriques.
Quant au Sénégal, la croissance est tirée par l’agriculture, les industries extractives et les chantiers du Plan Sénégal émergent (PSE).
Pour sa part, Djibouti tire profit de sa position géo-politique et de l’impact positif des bases militaires installées dans le pays et de plus en plus des retombées de son port commercial stratégique.
En gros, la croissance économique des pays les plus dynamiques du continent devrait être tirée par les investissements, notamment dans les infrastructures (énergie, chemin de fer, autoroutes) et les secteurs agricoles.
Les 10 plus fortes croissances en 2018 selon la Banque Mondiale
- Ghana 8,3%
- Ethiopie 8,2%
- Côte d’Ivoire 7,2%
- Djibouti 7,0%
- Sénégal 6,9%
- Tanzanie 6,8%
- Sierra Leone 6,3%
- Bénin 6,0%
- Burkina Faso 6,0%
- Rwanda 5,9%